Avec du recul, à présent que les passions se sont estompées et au vu des derniers résultats enregistrés par nos représentants dans les compétitions continentales, nous pensons qu’il est plus loisible de se pencher objectivement sur l’état de santé de notre football.
En effet, au sortir de la CAN 2013, beaucoup de nigériens avec en toile de fonds de soi-disant journalistes sportifs, se sont acharnés et sur nos joueurs et sur le staff de la FENIFOOT pour déverser leur bile. On évoque tantôt de mauvais choix des joueurs, tantôt un manque d’engagement des mêmes joueurs. On a très vite fait d’oublier que nous étions juste à notre deuxième participation à la CAN et que dans cette situation, l’expérience compte énormément. C’est bien le cas du Burkina Faso qui a attendu sa 13ème participation dont une chez lui pour enfin arriver à jouer une finale. L’un dans l’autre, il faut reconnaître que les spécialistes du football mesurent la santé du foot d’un pays par la qualité de son championnat, entendre par là, la qualité des équipes qui animent ce championnat.
Ceci dit, certes notre championnat arrive à rouler régulièrement et nous avons réussi à effacer le spectre des matchs en retard ou même jamais joués. Les infrastructures de transport et les nombreux soutiens de la FENIFOOT ont été d’un grand apport sur ce point précis. C’est suite à ces compétitions, deux de nos clubs devaient donc logiquement nous représenter dans des joutes continentales. Il s’agit du Sahel FC et de l’Olympique FC. A la date d’aujourd’hui, aucune de ces deux équipes ne tient dans la compétition, toutes éliminées dès le premier tour. En effet, si les carottes semblaient déjà cuites pour l’Olympique qui a perdu son match en Algérie, l’espoir était très fort avec le Sahel qui avait réalisé un retentissant match nul (1-1) au Burkina Faso. C’était donc avec une grande dose d’espoir que les nigériens attendaient le match retour.
Le président de la FENIFOOT lui-même avait tenu à se déplacer deux jours avant la compétition pour rappeler aux uns et aux autres leurs devoirs. Dans la foulée, il a même offert des dons de maillots et de ballons à l’équipe. Très malheureusement, le match retour est venu décevoir tous les espoirs placés en cette équipe. Le Sahel, lui aussi, s’est laissé surprendre par des burkinabé sur engagés à défendre leur acquis. Ce jour-là, ceux qui ont fait le déplacement ont très certainement noté la supériorité tactique des burkinabés sur les nôtres. Pour expliquer cette débâcle des sahéliens, l’entraîneur n’a pas trouvé mieux que d’évoquer des raisons logistiques, prétextant que ses joueurs étaient épuisés par leurs déplacements en bus sur le Burkina Faso. C’est pour dire que, deux semaines après un voyage d’une journée, les joueurs n’ont toujours par récupérer de leur fatigue.
S’il vous plait, il faut arrêter de chercher des faux fuyants pour expliquer nos défaites, du genre des diarrhées verbales qui ont accompagné notre échec à la CAN. Reconnaissons juste et de façon humble que notre football est loin de là où nous l’avons placé. Rien qu’en prenant conscience de cette réalité, nous avons fait un grand pas pour le redressement de notre football. Le sésame ouvre-toi reste le travail. Notre football n’est pas compétitif, il faut travailler pour élever son niveau. Nos deux piètres participations à la CAN ne doivent pas nous aveugler. Notre équipe nationale fait des efforts considérables qui relèvent plus des expériences personnelles de certains joueurs professionnels qui se sont frottés aux grands joueurs du monde.
C’est le lieu de saluer l’engagement volontaire et individuel de tous les joueurs de notre équipe nationale. Si le MENA a pu participer à deux CAN de suite, c’est grâce à eux, pas à autre chose. Pour le reste, travaillons notre football.
