« Malgré l’engagement du pays envers l’égalité des genres et l’éducation des filles, l’existence d’instruments juridiques, de stratégies et de politiques mises en place, les disparités de genres demeurent omniprésentes au Niger, en ce qui concerne les opportunités éducatives et les résultats scolaires».
C’est ainsi que s’est exprimé la Ministre Nigérienne de l’Enseignement Primaire, de la Promotion des Langues Nationales, de l’Alphabétisation et de l’Education Civique, Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim, dans son discours d’ouverture de la cérémonie de lancement d’un nouveau projet de l’UNESCO intitulé « Lutte contre les inégalités de genre dans le système éducatif au Niger ».
L’éducation et la formation des filles et des femmes a toujours été une question de développement de grande importance au Niger. En termes d’équité entre les genres, les disparités sont plus prononcées au fur et à mesure que les élèves progressent dans les cycles d’enseignement et de et de formation. La faible représentation des filles aux niveaux secondaire et supérieur est une conséquence directe du faible taux de survie au niveau du primaire qui était de 67% en 2010 (Base de données de l’ISU).
Pour contribuer à relever ce défi persistant, l’UNESCO-Dakar a reçu 162 000 $ du Gouvernement japonais pour la mise en oeuvre de ce projet d’une durée de 12 mois, ciblant une sélection d’écoles primaires et secondaires.
Projet pilote pour alimenter le processus décisionnel
Le projet est constitué de cinq composantes :
Identification des besoins non pris en compte par les interventions dans ce domaine ;
Encourager les femmes enseignantes afin qu’elles servent de modèles aux filles ;
Consolider les capacités de l’administration scolaire pour suivre la mise en place des plans/ stratégies, politiques et programmes ;
Conduire des campagnes de plaidoyer et information sur l’égalité des genres,
Mettre en œuvre des activités pour maintenir les filles à l’école, en collaboration avec les partenaires.
La cérémonie de lancement de ce nouveau projet s’est déroulée au Palais des Congrès à Niamey, au Niger, le 28 mai 2015, en la présence de la Ministre de l’Enseignement Primaire, de la Promotion des Langues Nationales, de l’Alphabétisation et de l’Education Civique, du représentant de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) au Niger, des cadres techniques des Ministères concernés et d’autres partenaires.
“L’objectif est de travailler avec ces écoles choisies, pour trouver des éléments susceptibles de mieux guider et informer les décideurs dans la mise en oeuvre des plans/stratégies nationaux », affirme la Directrice du Bureau régional de l’UNESCO à Dakar, Mme Ann Therese Ndong-Jatta, qui a également assisté à la cérémonie.
Créer des synergies
La cérémonie a été précédée d’une réunion avec 16 cadres techniques – dont 9 femmes - représentant le Ministère de l’Enseignement Primaire, de la Promotion des Langues Nationales, de l’Alphabétisation et de l’Education Civique, celui des Enseignements secondaires, celui de la Jeunesse et celui des Enseignements Professionnels et Techniques.
Face à l’étendue des résultats escomptés, au faible budget alloué et à la durée limitée du projet, il a été convenu de limiter la portée géographique au niveau du Département de Say et Torodi dans la Région Tillabéri, qui est par ailleurs une des zones prioritaires, vu le taux élevé d’abandon des études. Ce Département a aussi été choisi pour faciliter la synergie avec des interventions en cours telles que le programme de renforcement des capacités (CapEFA) ou de projets lancés par la JICA, entre autres. La possibilité de créer des synergies avec d’autres partenaires (AFD, ONU-Femmes, PAM, UNICEF, etc.) est également étudiée.
