NIAMEY- Un chef coutumier, Boulama Fodaye, est décédé jeudi à l'hôpital national de Niamey, après deux semaines de détention à la compagnie antiterroriste de Niamey puis à la prison civile de Kolo (35 km, sud Niamey), pour refus de collaborer dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, apprend-on vendredi à Niamey auprès de son avocat, Nassirou Lawali.
Le défunt, chef du village de Tagaya2, dans la commune de Bosso (extrême-est du Niger, proche de la frontière du Nigéria) avait été arrêté en même temps que sept autres chefs coutumiers tous de la même région, puis transférés à la compagnie antiterroriste de Niamey pour le même motif.
Selon son avocat, dans une conférence de presse, son client a "souffert de la stigmatisation" et a condamné le silence qui entoure sa maladie, ensuite sa mort.
Les avocats et les proches du disparu demandent qu'une enquête soit diligentée pour déterminer la cause réelle de sa mort.
Depuis le 6 février dernier, plusieurs localités de Diffa, notamment Bosso et la ville de Diffa, toutes frontalières du Nigeria, subissent des attaques à répétition du groupe Boko Haram, à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait plusieurs dizaines de morts civils comme militaires nigériens.
Pour permettre aux forces de défense et de sécurité de mener convenablement leur mission de sécurisation de la région face à ces attaques, le gouvernement a décidé d'y instaurer l'état d'urgence.