Le Niger, qui est engagé aux côtés du Tchad dans la lutte contre Boko Haram, a exprimé sa "consternation" et son "indignation" après le double attentat-suicide attribué au groupe islamiste nigérian qui a fait 23 morts lundi à N'Djamena, la capitale tchadienne.
Au moins 23 personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessées dans deux attaques contre le commissariat central de N'Djamena et l'école de police.
Dans un communiqué lu à la télévision d'Etat, Niamey s'est dit "consterné et indigné" par "ce lâche attentat" appelant la communauté internationale "à soutenir" les Etats membres de la CBLT (Commission du bassin du lac Tchad) dans leur lutte contre Boko Haram.
Le président Mahamadou Issoufou et l'ensemble du peuple nigérien "dénoncent" et "condamnent fermement ces actes d'une inqualifiable cruauté", poursuit le texte.
Le double attentat n'avait toutefois pas été revendiqué lundi soir.
Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin ont convenu le 11 juin, lors d'un sommet à Abuja, de mettre sur pied une force régionale dotée de 8.700 militaires, policiers et civils, dans le but de mieux lutter contre Boko Haram, dont le quartier général sera installé à N'Djamena.
Les armées du Tchad et du Niger ont lancé depuis des mois une vaste offensive terrestre et aérienne sur le sol nigérian, qui a permis de reconquérir des pans entiers de territoires tombés aux mains de Boko Haram dans les mois précédents.
Mais les violences et les attentats du mouvement armé qui a fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) n'ont pas cessé.
Un assaut de Boko Haram le 25 avril contre une position militaire nigérienne située sur une île du lac Tchad avait fait au moins 74 morts, dont 28 civils, et 32 disparus.
Ces pertes sont les plus lourdes subies par le Niger depuis que le pays est entré en lutte contre le groupe armé nigérian islamiste début février.