Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Détournements à l’Assemblée nationale : Qui a bouffé l’argent de la garde rapprochée de Hama Amadou
Publié le vendredi 19 juin 2015   |  Le Monde D'Aujourd'hui




 Vos outils




Dans le Rapport trimestriel sur l’exécution du budget 2014 de l’Assemblée nationale dont nous avons déjà publié une infime partie la semaine dernière, il est curieux de constater que la restauration des agents de sécurité en poste au domicile a été facturée pendant plusieurs mois dont ceux de juin, juillet et août 2014.
Pourtant, la garde rapprochée du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou à l’époque a été retirée depuis quelques mois plus tôt. Alors, comment expliquer que des dizaines de millions soient affectées à la bouffe d’agents de sécurité qui n’existent pas ? Le Monde d’Aujourd’hui tente de répondre … La semaine dernière, dans notre livraison n°131, nous rapportions qu’au mois de juin 2014, le restaurant SATI a facturé l’alimentation des « agents de sécurité » en poste au domicile du président de l’Assemblée nationale à 2 734 200 FCFA. Au mois de juillet, ces mêmes agents en poste au domicile du président de l’Assemblée auraient mangé 5 194 980 FCFA de nourriture avec le restaurant SATI. Là où le bât blesse. Pour mémoire, le 5 0CTOBRE 2013, les autorités de la 7ème république prenaient la décision de réduire drastiquement l’effectif des agents affectés à la sécurité du président Hama Amadou. Leur nombre est passé d’une quarantaine à huit (8) éléments. Visiblement non satisfaites de cette première « opération », le 2 MAI 2014, les autorités procèdent au retrait de l’ensemble de la garde rapprochée sous prétexte que le président Hama a exigé d’être consulté pour le choix de sa garde rapprochée et qu’il n’entend pas confier sa sécurité à des inconnus. Dès le lendemain, c’est-à-dire le 3 mai 2014, Hama Amadou avait animé un point de presse pour informer l’opinion sur la décision qui venait d’être prise à son encontre malgré qu’il soit deuxième personnalité du pays. « Hier soir, vers 17heures me sont parvenues des décisions d’affectations de l’ensemble des gardes du corps qui me restaient. Par décisions concomitantes à la fois du Haut commandant de la Garde nationale et du Directeur général de la police, à l’évidence ils ont été instruits de le faire, (mais dans quel dessein ?) sans m’avoir prévenu, sans m’avoir consulté d’aucune manière, sans qu’aucune plainte n’ait été formulée par moi-même contre aucun de ces agents ils ont tous été affectés. Le plus proche a été envoyé à Tahoua, certains ont été envoyés à Bosso, d’autres plus loin. Comme si le fait d’avoir assurer ma sécurité pendant ces 3 ans est devenu une faute grave pour laquelle ces pauvres agents doivent payer. Et à ma grande surprise, une nouvelle équipe dans la composition de laquelle je n’ai pas été associé en rien, m’a été envoyée pour, dit-on, remplacer ceux qui sont partis. Mais à la demande de qui ? J’ai constaté parmi ceux qui m’ont été envoyé, que certains ont des liens très particuliers avec des gens qui veulent ma mort, des gens qui ne me veulent pas du tout du bien. Et des gens qui ont été formés spécialement pour des opérations commandos et inévitablement, peut-être aussi pour des actions nuisibles (…) Donc j’ai décidé, que jusqu’à ce qu’on me laisse choisir moi-même les agents chargés de ma sécurité, je n’accepterai pas que de manière unilatérale, les autorités du gouvernement choisissent pour moi, les gens qui vont garantir cette sécurité parce que je me sentirai plus en insécurité encore plus que si personne n’assurait ma sécurité » a expliqué Hama Amadou. Qu’à cela ne tienne, Issoufou Mahamadou et son gouvernement n’avaient de comptes à rendre à personne, surtout pas au président du parlement de l’époque. Dès le 4 MAI, la riposte au point de presse de Hama Amadou est tombée : le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou rencontrait les responsables des compagnies privées de sécurité pour menacer quiconque se hasarderait à donner des agents de sécurité à Hama Amadou sous peine de retrait de son agrément d’exercice. Et le 5 mai 2014, c’est le président de la république lui-même qui signe un décret pour relever l’aide de camp du président Hama (le seul agent du public qui lui restait) de ses fonctions. Et la situation est restée en l’état jusqu’au jour de son exil le 27 août 2014. Alors, comment expliquer qu’un mois après le retrait total de tous ses agents de sécurité, en juin 2014 déjà, que la restauration des agents de sécurité (fantômes bien sûr) soit facturée à près de 3 millions FCFA ? Ou soit quelqu’un prenait l’argent réservé à cela ou alors, c’est seulement après le départ de Hama Amadou et pour combler des trous noirs creusés dans le budget du parlement que certains ont eu l’ingénieuse idée de facturer cette rubrique sensée demeurer vierge jusqu’à la prestation de serment du nouveau président de l’Assemblée nationale le 31 décembre 2014. Le Rapport trimestriel de la fin 2014 comporte beaucoup de zones d’ombres qu’une enquête parlementaire ou un audit indépendant pourraient bien éclairer. L’actuel président Amadou Salifou doit y penser. Il y va de l’honorabilité de la haute institution qu’il incarne.

 Commentaires