Réunis en ce jour, lundi 15 juin 2015 pour examiner et analyser la situation née de la création de la Société de Gestion et d’Exploitation du marché central de Maradi(SOGEMI) ; Les organisations de la société civile, syndicats et associations basées à Maradi, rendent publique la déclaration dont la teneur suit :
Un(1) : De la genèse de la reconstruction du marché de Maradi : L’ancien marché de Maradi fût démoli en aout 2010 pendant la transition militaire. En juin 2012 devaient commencer véritablement les travaux de reconstruction du marché central de Maradi. La ville de Maradi(Mairie) négocie les anciens propriétaires pour qu’ils acceptent de déguerpir les lieux, en renonçant au dédommagement pour environ deux(2) milliards de Francs CFA. En retour, ils ont exigé d’être prioritaires dans l’attribution de nouvelles boutiques, ce qui fût accepté.
Lorsqu’il fallait démarrer les travaux, les grands-gros commerçants, les récupérateurs d’aujourd’hui ont été approchés pour contribuer au cofinancement de la reconstruction du marché. Ces derniers refusèrent catégoriquement et même violemment de contribuer au cofinancement.
2: Du financement de la reconstruction du marché central
- Après le refus catégorique des gros-grands commerçants de contribuer à la reconstruction, la mairie de Maradi avec le soutien de l’Etat du Niger, obtient une contribution de la Banque Mondiale d’une valeur de 2 Milliards de Francs CFA qui a servi aux travaux préliminaires de terrassements et de voiries.
- L’Etat du Niger a accepté de financer la construction de boutiques extérieures pour environs 2 milliards 800 Millions.
- La Ville de Maradi(Mairie) à financé les travaux de la construction des boutiques intérieures pour 2 Milliards sur crédit de la BSIC en plus de la valeur actuelle du terrain d’une superficie de 7 hectares propriété de la mairie.
Le crédit est remboursable sur 5ans, pour des échéances mensuelles de plus de 54 Millions de Francs CFA et est assujettie aux conditions de garantie, telle qu’une affectation hypothécaire à hauteur de deux(2) milliards de francs CFA sur le marché à construire.
En terme clair, le marché central de Maradi est reconstruit par la Maire de Maradi, l’Etat du Niger, la Banque Mondiale et les anciens propriétaires des boutiques démolies.
Aujourd’hui, grâce aux contributions ci-dessus citées, le marché central de Maradi est exploitable avec 1492 boutiques. C’est en ce moment que nos grands-gros commerçants récupérateurs réapparaissent comme à leur habitude (derniers sur le front et premiers au partage du butin).
3 : De la société de la gestion et d’exploitation du marché central de Maradi
Cette fois-ci encore, en escrocs modernes, ils reviennent avec une autre stratégie, en changeant de noms, ils s’appellent désormais SOGGEMI, une société qu’ils ont crée et dont ils sont actionnaires majoritaires sur le capital social qui est de 1 Milliard 200 Millions de Francs CFA.
50% pour eux les grands-gros escrocs- commerçants ;
35% pour la ville de Maradi, c’est-à-dire la mairie ;
10% pour la chambre de commerce de « Niamey »
5% pour l’Etat du Niger.
Cette société compte en son sein sept(7) administrateurs repartis comme suit :
Trois(3) pour les gros-grands commerçants ;
Deux(2) pour la ville Maradi(Mairie) ;
Un(1) pour l’Etat du Niger ;
Un(1) pour la chambre de commerce de « Niamey »
Les grands-gros commerçants se taillent alors la part de Lion avec les deux postes les plus importants de la société à savoir : Le Directeur Général et le Président du Conseil d’Administration (P C A).
La ville de Maradi, les petits commerçants détaillants et les déguerpis sont renvoyés dos à dos, c’est-à-dire Zéro poste de responsabilité.
Pire, la Mairie de Maradi est obligée de chercher un autre crédit de 420 Millions francs CFA pour libérer sa part sociale du capital, soit 35%, sinon elle sera absente de la société.
Compte tenu de tout ce qui précède, nous, organisations et structures de la société civiles, signataires de la présente déclaration, dénonçons et condamnons vigoureusement, l’escroquerie et l’injustice imposées à la ville de Maradi, aux petits commerçants, aux déguerpis de l’ancien marché et à la population qui est la principale perdante.
Condamnons et dénonçons aussi, le caractère illégal, anti-démocratique et anti constitutionnel de cette mascarade, en ce qu’elle viole le code général des collectivités territoriales, notamment en son article 30, aliéna : « Création et Gestion d’équipements collectifs notamment…..la Construction, Entretien et gestion de marchés et Gares routières » dit qu’il est du ressort de la mairie ;
Le même article en son alinéa 6 (Gestion Administrative et financière de la commune) dit qu’il est du ressort de la mairie : « la création et le mode de gestion de services et établissement municipaux.
Par conséquent, tout acte administratif pris à quelque niveau que ce soit (mairie de Maradi ou ministère du commerce), dans le sens de cautionner cette insulte à l’endroit de populations et de la constitution de 7ème république sera attaqué en justice pour illégalité.
Aussi, lançons-nous un appel au premier ministre, chef de gouvernement, de rappeler à l’ordre son ministre de commerce sur les actes graves qu’il est entrain de prendre pour faire plaisir à un petit groupuscule de commerçants mercantiles.
Nous Lançons un appel à toutes les structures de la société civile de Maradi et du Niger épris de justice de nous soutenir dans ce noble combat et d’avoir un œil sur le marché de Maradi.
Enfin, nous lançons un vibrant appel à toute la population de Maradi de rester calme, mobilisée et de profiter de ce mois béni de Ramadan qui commence pour implorer le tout puissant de nous protéger de récupérateurs et prédateurs