Pour un pays dont l’économie est dominée par le secteur rural qui emploie 83% de la population active, contribue pour environ 43% au produit intérieur brut et fournit 44% des recettes d’exportation, il est tout à fait normal que toute politique de développement s’appuie exclusivement sur ce secteur.
Au cours des dernières élections générales, tous les candidats à la présidence ont fait de la réalisation de la sécurité alimentaire des populations leur principal thème. Il faisait partie des huit principaux axes définis par le candidat Issoufou. Et c‘est naturellement qu’au cours de la prestation de serment, après la reconquête de la démocratie et de l’Etat de droit, le président Issoufou promettra la « réalisation de l’alliance de la liberté et du pain ». Dès 2012, par respect des engagements, le président Issoufou met en place l’initiative 3N.
Si l’Initiative 3N est un catalyseur de la transition technologique, la Centrale d’Approvisionnement des Intrants et Matériels Agricoles est l’outil de mise en oeuvre concrète de cette transition technologique qui permettra l’accroissement significative et durable de la productivité des systèmes agricoles. Conformément à sa mission de favoriser la mécanisation de notre agriculture et en rapport avec la promesse électorale de doter chaque région, chaque dé- partement, chaque commune, chaque village et chaque famille de kit, la CAIMA dotera toutes les communes du Niger d’un tracteur doté de charrue, de pulvérisateur, d’une remorque à double essieux.
Ces machines font partie des 1500 que l’Etat du Niger et la CAIMA ont décidé d’acheter pour environ 32 milliards 700 millions de francs CFA. Chaque partie doit débourser 16 milliards 350 millions. Une partie de ces tracteurs a été officiellement réceptionnée sous le parrainage du président de la République le 8 avril 2014. A ce jour, 600 tracteurs ont été livrés au Niger. Près de la moitié a été placée dans les communes depuis mai 2014. A terme, chacune des 265 communes recevra trois tracteurs pour 10 millions 900 mille l’unité. Pour le payement, des conditions avantageuses sont proposées.
Les communes avaient jusqu’au 30 novembre dernier pour s’acquitter de 30% du coût. Le reste doit être honoré le 30 juin prochain. Seulement au 25 avril dernier, 114 millions ont été remboursés sur près de 3 milliards attendus. Au 3 juin, à un mois de la date butoir, il a seulement été remboursé 121 millions. Cette situation embarrasse. Par cette opération, la CAIMA ne visait d’autres objectifs que la pérennisation de ce type d’opérations. Avec le payement des communes, la CAIMA aurait pu pourvoir, avec l’Etat, à la livraison des tracteurs restants.
Toutes les communes, tous les conseils municipaux doivent suivre l’exemple de la région de Tillabéri. Le gouverneur de cette région, Diabri Hassimiou, conscient de la nécessité de la mé- canisation de notre agriculture, a instruit, par message radio, tous les maires de la région, le 11 mai dernier, de procéder au remaniement de leurs budgets pour prendre en charge le payement des tracteurs mis à leur disposition. Des conseils municipaux ont pris des dispositions pour procéder au règlement du montant total des premiers tracteurs mis à leur disposition par la CAIMA.
C’est là l’exemple que tous les administrateurs doivent suivre pour atteindre les objectifs fixés par le président de la République dans le domaine de la sécurité alimentaire, seul gage d’indépendance véritable. L’équipe du directeur général Abdou Sidi n’attend que le remboursement de la première opé- ration pour mettre à la disposition des communes du pays un lot de tracteurs de très bonne qualité. Des tracteurs se trouvent présentement dans les magasins de nos différentes régions.
