Le différend qui oppose l’Etat du Niger à la Chine Taïwan, relativement à deux prêts, l’un de 50 millions de dollar US et l’autre de 10 millions de dollar US, contractés par les autorités de Niamey, respectivement le 8 août 1992 et le 4 juin 1993, s’est aplani avec la signature, intervenue jeudi dernier, par les deux parties, d’une Convention d'Entente.
Par cette signature, dira le secrétaire général du Gouvernement, Gandou Zakara, le Niger s’est engagé à apurer toutes ces dettes et ajoute que «Des instructions ont été données par le Gouvernement afin de prendre toutes les mesures pour venir à bout de cette affaire». A noter que sur le montant de 183 millions de dollar US, composé du principal de la dette, les pénalités et autres frais fiscaux que le Niger est sommé de rembourser à Taïwan, a été ramené à 20 millions de dollar US, après négociations entre les deux parties.
Le Gouvernement du Niger a d’ores et déjà payé, comme le stipule la Convention, un premier versement de 5 millions de dollar, en attendant le payement des 15 autres millions de dollar US restants par échéances.
A première vue, le Niger semble avoir bien négocié cette Convention d’Entente pour avoir réussi à faire ramener un montant net à payer de 183 millions de dollar US, à seulement 20 millions de dollar. Cette forte réduction dont le Niger vient de bénéficier de la part d’Eximbank Chine-Taïwan amène à se poser un certain nombre de questions.
Depuis quand, une banque commerciale, surtout chinoise, accepte-t-elle de faire des pertes? Dans cette affaire, le Niger n’était-il pas sommé de rembourser 183 millions de dollar qui se sont brusquement fondus pour ne devenir que 20 millions de dollar? Que s’est-il réellement passé pour que d’Eximbank Chine-Taïwan qui a assigné l’Etat du Niger devant un tribunal américain afin que l’intégralité de ses prêts lui soit remboursée, consente de réduire drastiquement le montant de ces deux prêts ?
Autant des questions qui font douter les Nigériens quant à ce sucés obtenu par l’Etat du Niger sur une banque qui pourtant, réclamait pendant presque un quart de siècle, des prêts qu’elle avait accordé à l’Etat du Niger?
Au vu de tout ce qui précède, et au nom de la transparence dans la gestion de la chose publique que prône chaque jour le régime actuel, le Gouvernement est tenu de dire aux Nigériens, la vérité telle qu’elle se présente dans le cadre de cette affaire qui semble cacher beaucoup de zones d’ombres.