Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé mercredi à une réponse de grande envergure, tout en exhortant les gouvernements de la région du lac Tchad à veiller au respect des droits humains dans les mesures prises contre le groupe extrémiste, face à l'ampleur des exactions commises par Boko Haram.
S'exprimant au siège du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, le Haut-Commissaire a affirmé que ses équipes ont été en mesure de documenter des violations des droits de l'Homme "étendues et de grande envergure" perpétrées par Boko Haram.
Des experts du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) se sont rendus sur le terrain, notamment dans le nord du Cameroun, le nord-est du Nigeria et le sud du Niger, afin de recueillir des preuves en vue d'élaborer un rapport sur la question qui sera présenté au Conseil en septembre prochain. Une visite au Tchad est également prévue dans les jours à venir, a-t-il précisé.
"Les entretiens réalisés par mes équipes avec d'ancien captifs et des survivants de Boko Haram au nord-est du Nigeria indiquent une tendance à mener des attaques vicieuses et aveugles qui remonte à plusieurs mois, voire même plusieurs années", a déclaré M. Zeid.
Les rescapés font notamment état d'actes de torture, de destructions, d'incendies et de pillages de villages, d'écoles et d'hôpitaux, de traitements cruels, dégradants et inhumains, d'enlèvements, d'esclavage sexuel, de viols et de mariages forcés, d'enrôlement d'enfants soldats et de massacres d'hommes, de femmes et d'enfants, a déploré le Haut-Commissaire.
"Au cours de la dernière année, des attaques impitoyables sur les villes et villages du Cameroun, du Niger et du Tchad ont également généré de terribles souffrances. Les gens ont été brûlés vifs dans leur propre maison, décapités, asservis, violés, torturés, et recrutés de force", a-t-il ajouté.
Il est évident que les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les auteurs de tels actes rendent des comptes, a insisté M. Zeid.
Les exactions de Boko Haram ont également de lourdes répercussions économiques en raison des destructions de ponts, des routes coupées, des destructions de champs agricoles et des déplacements de populations qui traditionnellement produisent des denrées alimentaires, a-t-il ajouté.