Le groupe nucléaire français Areva a affirmé vendredi avoir offert 35 millions d’euros au Niger pour l’aider à sécuriser ses sites d’uranium, démentant que ce don soit destiné à compenser le retard dans l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, repoussée à 2015.
"Nous avons effectivement consenti à soutenir cet effort à concurrence de 35 millions d’euros. Ce n’est ni en relation avec un retard de la mine d’Imouraren (nord, ndlr), ni une obligation contractuelle", a déclaré sur la télévision publique nigérienne Olivier Wantz, directeur général adjoint d’Areva chargé de l’activité minière. "C’est simplement un geste pour soutenir l’effort qui est fait au niveau de l’Etat du Niger pour protéger les activités, les biens et les personnes qui sont liés à nos activités", a-t-il expliqué.
Selon la télévision, M. Wantz a effectué des visites sur les mines d’uranium d’Areva dans la région d’Agadez, dans le Nord désertique du Niger, proche du Nord malien où les forces franco-africaines combattent des groupes jihadistes. Le responsable d’Areva a confirmé que l’exploitation de la mine d’Imouraren (sa troisième dans le pays), initialement prévue en 2012 puis repoussée à 2014, débuterait "mi-2015".
Niamey avait soutenu en janvier que les 35 millions d’euros d’Areva, qui doivent être décaissés sur trois ans, étaient destinés à "compenser une année de retard" dans l’exploitation d’Imouraren. Selon le pouvoir nigérien, le retard est essentiellement dû à la situation sécuritaire dans le Sahel, avec le rapt en 2010 de sept employés d’Areva à Arlit (nord du Niger), dont quatre Français sont toujours otages. Paris a déjà dépêché des éléments des forces spéciales pour protéger les sites uranifères d’Areva au Niger, après la prise d’otages massive sur le complexe gazier d’In Amenas (du 16 au 19 janvier) en Algérie.
Areva, deuxième producteur mondial d’uranium en 2011, exploite ce minerai au Niger depuis plus de 40 ans.
Le Niger, qui compte parmi les grands producteurs mondiaux d’uranium mais reste l’un des pays les plus pauvres du monde, a critiqué fin 2012 le partenariat historique "très déséquilibré" avec la compagnie et réclamé des retombées plus importantes.