Areva a annoncé vendredi 8 mars 2013, avoir versé 35 millions d’euros au Niger, soit 22,9 milliards de francs CFA pour aider le gouvernement à sécuriser ses sites d‘uranium, a rapporté le quotidien français La Tribune ce lundi 11 mars. Le groupe nucléaire dit que le versement de cette « offre » n’a pas pour but de compenser le report de l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, repoussée en 2015.
« Nous avons effectivement consenti à soutenir cet effort à concurrence de 35 millions d’euros. Ce n’est ni en relation avec un retard de la mine d’Imouraren, ni une obligation contractuelle », a tenu à déclarer Olivier Wantz, directeur général adjoint d’Areva chargé de l’activité minière. Ce dernier a ajouté qu’il s’agissait «simplement» d’un geste pour soutenir l’effort qui est fait au niveau de l’Etat du Niger pour protéger les activités, les biens et les personnes qui sont liés à nos activités ».
En janvier dernier, alors que les extrémistes du Nord du Mali voisin avaient laissé entendre que leur riposte contre l’action militaire de la France pourrait se traduire par des attaques voire des enlèvements de ressortissants français à travers le monde, Hassoumi Massaoudou, le directeur de cabinet du président nigérien avait affirmé qu’Areva venait de s’engager à verser 35 millions d’euros au Niger, à titre de «compensation» pour l’année de retard prise dans le chantier de la mine d’uranium d’Imouraren.
La France a envoyé récemment des éléments des forces spéciales pour sécuriser les sites uranifères d’Arlit, afin de parer à toute attaque des terroristes à l’image de celle intervenue en janvier dernier à In Amenas, à Arlit.
Mentionnant par ailleurs qu’il s’agissait d’un « effort exceptionnel », le considérant en effet comme « un cadeau », qui « fera l’objet d’un protocole d’accord spécifique entre le ministère nigérien des finances et Areva ». Tout en précisant que cette somme était destinée à compenser l’année de retard qu’accusera l’exploitation de la mine entre 2014 à 2015. »
Rappelons qu’en fin octobre, un communiqué du conseil des ministres le Niger avait critiqué le partenariat historique avec le groupe français, estimant que ce dernier est « très déséquilibré en défaveur du Niger et ce, depuis quarante et un ans d’exploitation de ce minerai». Ce «déséquilibre est corroboré par le fait que les recettes tirées de l’uranium représentent 5 % des recettes du budget national», soulignait ledit communique. Selon le gouvernement, le pays devrait en tirer «des ressources importantes ». C’est que le Niger avait alors exprimé « sa volonté d’accroître les retombées du secteur minier pour le peuple nigérien, à travers notamment le renforcement de sa participation à la gouvernance du secteur ».
A l’heure actuelle, le site de Imouraren est détenu à 57% par Areva, 33% par l’Etat nigérien et 10% par un consortium coréen mené par l’électricien Kepco qui a racheté sa participation fin 2009 à Areva. Le groupe français, prévoit de porter sa production à environ 5.000 tonnes de minerai par an sur une durée de plus de 30 ans, à travers un investissement initial de plus de 1,2 milliard d’euros et près de 1.400 emplois directs.
A la mi-janvier également, le journal « la Tribune » indiquait qu’Areva allait céder une participation d’environ 10% dans la mine d’uranium Imouraren au groupe chinois CNNC pour environ 200 millions d’euros.