Pour répondre à cette préoccupation, le commun des nigériens évoquera tout de suite la tenue des états généraux de la justice. Seulement tout le monde le sait bien que cette rencontre autour de la justice qui a regroupé toutes les sensibilités, n’a pas vocation de régir le système judiciaire.
Un tel travail revient d’office au parlement qui a pour principales missions de voter la loi, de consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. Après ces états généraux, quoi d’autre à mettre à l’actif du ministère de la justice ? La levée de l’immunité de quelques huit députés, l’arrestation d’un ma gistrat, de deux notaires, deux huissiers, quelques douaniers, policiers et autres responsables de la santé ? N’y a-t-il pas des dossiers plus choquants que ceux-là ? N’y at- il pas d’autres préoccupations fondamentales en dehors de ces actes de poursuites ?
En deux ans, combien de magistrats le ministère a-t-il recruté, combien de juristes ont eu accès au barreau ou aux charges de notaires ou d’huissiers ? L’agence nationale d’assistance juridique et judiciaire qui devrait absorber les quelques 200 juristes en chômages traine encore malgré la nomination de son responsable. Preuve qu’endessous du ministre des responsables sabotent son action salutaire. A ce rythme comment rendre la justice près du justiciable, comment restaurer la confiance du citoyen au système judiciaire ?
De toute évidence, le ministre Marou se doit d’être plus regardant sur son entourage, pour savoir qui et qui s’opposent à ce que cette occasion historique, qu’il a de rendre la justice plus proche des citoyens, plus efficace et dynamique puisque rajeunie, plus crédible puisque indépendante, soit une réalité.