Comme vous le savez, le Mena avait pris part à la vingt-neuvième édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui s’était déroulée au pays du vénérable Nelson Mandela, en Afrique du Sud, où notre onze national avait terminé dernier de son groupe avec un seul point pris et zéro but marqué.
Plus de quarante jours se sont écoulés depuis notre élimination, et jusque-là, aucun bilan n’a été encore fait par les responsables de la Fenifoot, ce fut le black-out total, mieux l’omerta pour parler sicilien. Qu’est-ce qui a bien pu fermer les grandes bouches de la Fenifoot pourtant si bruyantes au moindre succès du Mena pour chanter sur tous les toits que le bureau fédéral actuel n’a jamais eu son équivalent dans l’histoire du football nigérien, que son président, Colonel Pelé, est le meilleur président de Fenifoot qu’on n’ait jamais eu au Niger, avançant à l’appui de leurs flagorneries les deux qualifications du Mena aux phases finales de la CAN ?
Ce fut le silence total sur toute la ligne, même du côté de la presse privée qu’on avait cru domestiquer avec quelques faveurs, ce fut le même mutisme. Pourtant, le peuple nigérien a droit à un bilan, car les finances publiques avaient largement été sollicitées pour cette campagne africaine avec près de 2 milliards de francs CFA mis à la disposition de la Fenifoot pour seulement trois (3) matches ! Où était passée toute cette importante manne financière ?
Eh bien, elle avait tout simplement servi à arroser parents, amis, alliés et connaissances, le fameux PAAC, pour les transporter gratuitement, les héberger aux frais de la princesse et plus un peu d’argent de poche variant entre 300.000 et 800.000 francs CFA, selon le statut de l’heureux élu. Pire, d’après certaines informations, des petits malins avaient réussi même à empocher leurs sous sans effectuer le déplacement ! Et dire que toute cette gabegie avait été perpétrée sous l’oeil complice d’un comptable public dont on ne sait s’il est membre du Comité Exécutif (CE) de la Fenifoot ou s’il est un contrôleur financier détaché auprès de cette institution. Une chose est sûre cependant : ce comptable public est un ami du président de la Fenifoot, ceci expliquant cela.
Le résultat est là, palpable, ce fut un énorme gâchis financier dont les coupables devront rendre des comptes devant la nation. Au fait, où se trouve d’ailleurs le chef d’orchestre de toute cette cacophonie, le ‘’présidentfondateur’’ de la Fenifoot, Colonel Djibril Hima, alias Pelé, le grand manitou, celui qui est au four et au moulin ? En tout cas, il n’était pas rentré avec l’équipe, il était resté sur place se la couler douce, déçu sans doute par le résultat final. Même après la CAN, il n’était pas encore rentré au Niger. Et pendant ce temps, la maison Fenifoot prenait feu avec cette histoire de Koffi Dankowa, une affaire mal gérée depuis l’Afrique du Sud.
A ce niveau aussi, le peuple nigérien exige des explications et une enquête pour situer les responsabilités. L’on se souvient qu’en 2009, lors de la CAN cadets en Algérie, pour moins que cela, on avait, à l’époque, exigé la démission du président de la Fenifoot, Colonel Diallo Amadou. Les plus hautes autorités du pays devraient se pencher de près sur cette question. Pour l’instant, nous nous en arrêtons-là et vous donnons rendez-vous pour notre prochaine édition dans laquelle nous analyserons en profondeur la situation de la Fenifoot et les remèdes thérapeutiques qu’il faudrait lui apporter pour le bien de la chose commune. Sans haine, mais sans complaisance. Affaire donc à suivre !