Cinq personnes ont été égorgées jeudi soir dans un village du sud-est du Niger, près de la frontière du Nigeria, a-t-on appris vendredi auprès des autorités locales qui ont attribué l'attaque aux islamistes de de Boko Haram.
"Cinq employés d'une société nigérienne ont été égorgés hier (jeudi) soir à Dagaya, un village situé près de la ville de Bosso, par des éléments de Boko Haram", a déclaré à l'AFP Bako Mamadou, le maire de Bosso, une bourgade frontalière avec le Nigeria, d'où le groupe islamiste armé est originaire.
"Nous ignorons les circonstances de l'attaque" mais les forces de sécurité sont "dépêchées sur place", a indiqué Bako Mamadou.
Les éléments de Boko Haram, qui sont arrivés au crépuscule, juste "après la rupture du jeûne de ramadan", ont "épargné les villageois" pour "tuer seulement les cinq employés venus de Diffa", la capitale provinciale du sud-est nigérien, a affirmé à l'AFP un autre responsable municipal.
"Cette sélection nous laisse soupçonner que des jeunes (Nigériens) de ce village, membres de Boko Haram, sont à l'origine de ces crimes", a estimé ce responsable, ajoutant que les dépouilles seront acheminées vendredi après-midi à Diffa.
"Les victimes égorgées sont un chauffeur, un menuisier et trois ouvriers qui travaillaient sur un chantier de Dagaya", a précisé la radio privée Anfani.
De nombreux jeunes de Diffa ont rejoint les rangs de Boko Haram, qui les paie jusqu’à 300.000 francs CFA (environ 450 euros) par mois, selon les responsables locaux.
Bosso, ville frontalière du Nigeria, est une importante base des militaires nigériens et tchadiens actifs contre le groupe armé nigérian.
Trente-huit civils, dont 14 femmes et 10 enfants, avaient été massacrés le 18 juin lors d'une attaque de Boko Haram contre deux villages du sud-est nigérien, plus proches de la capitale provinciale Diffa.
Il s'agissait des plus lourdes pertes civiles enregistrées au Niger depuis que le pays est entré en guerre contre le groupe armé nigérian début février.