Réunion du Conseil des ministres du Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE) : Pour une gestion intégrée des ressources et un développement harmonieux de la zone du Parc
Le ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable M. Adamou Chaifou a présidé, vendredi dernier, la réunion du Conseil des ministres du Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE). C’était en présence du ministre de l’Environnement chargé de la gestion des Changements Climatiques, du Reboisement du Bénin, du Commissaire chargé du Département de la Sécurité Alimentaire, de l’Agriculture, des Mines et de l’Environnement de l’UEMOA, du directeur de cabinet représentant le ministre en charge de l’Environnement du Burkina Faso ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers.
Cette session du Conseil des ministres vise entre autres objectifs d’apprécier l’état d’avancement du programme PAPE et le niveau de mise en œuvre des recommandations du Conseil des ministres 2014 ; d’adopter les bilans 2014, les plans de travail 2015 ; de prendre connaissance des mécanismes de durabilité institutionnelle et financière à travers respectivement le processus d’élaboration du projet d’accord quadripartite de gestion du Complexe WAPO et l’initiative Fondation des Savanes Ouest Africaines ; de formuler des recommandations et des orientations pour une meilleure exécution du programme pour la protection et la valorisation de la biodiversité du Complexe WAPO.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le ministre de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement Durable, M. Adamou Chaifou a d’abord rappelé que les Etats du Bénin, du Burkina Faso et du Niger à travers un accord tripartite se sont engagés à mutualiser leurs efforts pour une gestion concertée du Complexe W. C’est dans ce cadre qu’ils ont sollicité et obtenu de l’Union Européenne (UE) à travers l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) le financement du PAPE. Ce programme précise-t-il, vise à assurer une gestion cohérente de l’ensemble écologique centrée sur les aires protégées du W, d’Arly et la Pendjari (WAP), y compris les aires d’intérêt faunique attenantes notamment les réserves de faune de Tamou, Dosso, et la Zone des Girafes au Niger.
De façon spécifique, le programme PAPE dont l’exécution du Résulat 2 intitulé «la gestion coordonnée des aires protégées du complexe WAP et de leurs ressources animales et végétales est plus efficace et viable au niveau des institutions nationales» a été confié au PNUD, a pour objectif entre autres de renforcer durablement la conservation des écosystèmes du complexe WAP et optimiser les bénéfices pour les populations riveraines a noté M. Adamou Chaifou. Le ministre en charge de l’Environnement a souligné que la première phase du PAPE mise en œuvre entre 2012 et 2014 a obtenu des résultats satisfaisants, d’après les conclusions de l’évaluation à mi-parcours conduite en 2014.
Au nombre de ces résultats on peut noter le renforcement des capacités techniques et scientifique des acteurs intervenant dans la gestion du parc et réserves ; les importants travaux d’aménagement faunique au parc du W. Ces aménagements ont changé le visage du parc. Il s’agit de l’aménagement de deux (2) points d’eau (Moussa Kwara et Libatchek) en vue d’accroitre la zone utile à la faune en saison sèche favorisant ainsi la fréquentation des ongulés autour de chaque point d’eau pour l’attrait touristique ; la réalisation à 70% de la piste régionale Mékrou-Point Triple en vue de relier la base de gestion du secteur nigérien du Parc du W avec le «Point Triple » partagé entre les trois(3) pays à savoir le Niger, le Bénin et le Burkina Faso ; et l’ouverture manuelle des pistes internes du Parc, nécessaires pour la circulation dans l’aire protégée et les travaux d’aménagement. M. Adamou Chaifou a par ailleurs confié que ces travaux ont permis de mobiliser 22.000 hommes/ jour essentiellement constitués de jeunes et d’injecter environ 55 millions de FCFA dans l’économie des communautés riveraines.
Dans le cadre de la seconde phase de ce projet, a dit le ministre en charge de l’Environnement, certaines activités seront poursuivies notamment la réalisation de points d’eau ; l’aménagement des observatoires afin de renforcer l’offre touristique ; l’aménagement des pistes touristiques ; la translocation des petites populations satellites de girafe afin de mieux assurer la sauvegarde de la sous-espèce «Peralta» et la protection et le suivi écologique de la diversité écologique. ’’Ces travaux renforceront davantage la conservation de la biodiversité et le développement touristique tout en améliorant les conditions de vie des communautés riveraines’’ a conclu M. Adamou Chaifou.
Auparavant, le Commissaire Chargé du Département de la Sécurité Alimentaire de l’Agriculture, des Mines et de l’Environnement de l’UEMOA, M. Ibrahima Dieme a notifié que le PAPE est une des actions majeures de l’UEMOA dans le domaine de la biodiversité biologique, au même titre que le Programme Régional de Biosécurité. Il a mentionné que cette session se tient à un moment coïncidant particulièrement avec la montée en puissance des activités de la composante R3 (Appui aux populations riveraines) et le démarrage de la seconde phase de la Composante R2 (Interventions dans les aires protégées) suite à l’évaluation à mi-parcours du Programme pour un montant estimé à plus de 3 milliards de FCFA.
Pour sa part, le chargé d’Affaires de la Délégation de l’Union
Européenne au Niger M. Jean-Jacques Quairiat a souligné que le PAPE a notablement progressé sur des thèmes fondamentaux comme la lutte anti-braconnage, la gouvernance régionale des aires protégées, le schéma directeur régional qui définit une vision sur le long terme, le plan d’aménagement et de gestion des aires protégées ainsi que les différentes stratégies et plan d’action pour la gestion du Complexe WAP. Le représentant de la Délégation de l’UE a par ailleurs noté que des progrès restent encore à réaliser notamment au niveau du cadre institutionnel régional de la gestion et de la conservation des aires protégées ; et au niveau de la coordination technique et méthodologique.
Le représentant du PNUD au Niger M. Fodé Ndiaye a quant à lui réaffirmé que le Système des Nations Unies dans son ensemble a toujours été très préoccupé par la question de la protection de la biodiversité, car il est évident que le développement économique durable repose sur une gestion pérenne des ressources naturelles. Il a, à cet effet rappelé que la préservation de la biodiversité est un enjeu majeur pour l’avenir de l’humanité. Le directeur de cabinet du ministre en charge de l’Environnement du Burkina Faso a expliqué que le Complexe WAPO est le plus grand ensemble d’écosystème terrestre, semi aquatique et aquatique s’étirant le long de la ceinture de la savane ouest africaine et qui couvre une superficie de plus de 31.000 km2. Il est caractérisé par une diversité biologique riche entre autres de plus de 3.800 éléphants, de 60 espèces de mammifères, de 378 espèces d’oiseaux, de 80 espèces de poissons.