Le dernier communiqué du conseil des ministres est énigmatique. Il est d’autant intriguant qu’il laisse perplexe tout le monde. En effet, les partisans du pouvoir comme les opposants, chacun voudrait savoir l’identité du député en passe de voir son immunité levée.
Le parti Lumana vient de lever l’équivoque en précisant qu’il s’agit du député Saidou Bakary même si avant leur déclaration dans les rangs de l’opposition plusieurs noms étaient suspectés. Au niveau de la majorité au pouvoir, la surprise était également générale tant la discrétion du gouvernement était plénière.
Le commun des citoyens était tenu de faire sa propre investigation auprès des sources bien informées. De partout, vous recevez ces textos : « De quel député s’agit ? » Et les plus curieux voudraient savoir l’affaire en cause pour demander la levée de l’immunité de ce député par le gouvernement.
Nous interprétons, à Niger Inter, cette réaction des Nigériens non seulement comme une traduction de la très forte demande de justice mais aussi une invite au président de satisfaire en profondeur son engagement électoral à l’endroit du peuple.
Parlant de la corruption, nous écrivions récemment : « Vivement que le président Issoufou se réveille de son « sommeil dogmatique ». Pour lutter véritablement contre la corruption. C’est avant tout sa promesse électorale. Cela n’est possible qu’en prêchant résolument la vertu par l’exemple. C’est cela l’éthique et le style de gouvernance d’Omar Ibn Khatab. Une des références du président Issoufou. »
A partir du bilan très mitigé du président de la République sur le terrain de la justice, il y a lieu de se demander comment décomposé les pièces du puzzle ? Comment sortir de l’impasse ? Comment donner un contenu concret en termes d’actions pour capitaliser les acquis et les symboles très forts que le président a bien doté le Niger sur le plan judiciaire ? Bref, comment s’en sortir de cette situation qui ressemble bien à la parabole du « moulin du diable » ?
Pourtant cette levée d’immunité d’un député n’est en rien une première. On pourrait même dire que ça fait légion tant des députés ont vu leur immunité levée et le plus souvent avec en toile de fond leur manquement ou abus dans la gestion des deniers publics. Et à force de ne rien faire, les citoyens auront tendance à en avoir marre de ce recours à cette mesure sans suite ni effet réel.
Selon notre source, la demande de la levée de l’immunité parlementaire de Saidou Bakary serait relative à sa gestion de la Cellule Crise alimentaire rattachée au cabinet du premier ministre au temps de leur gloriole. A ce niveau, nous pensons que c’est l’ordre normal des choses et les Nigériens ne peuvent qu’applaudir ce qu’ils attendaient de leur président depuis 4 ans.
A condition que cela cadre avec l’équité à savoir que ce ne soit pas du deux poids, deux mesures. Le gouvernement convaincra les Nigériens lorsqu’enfin nous témoigneront de la répression sans complaisance des indélicatesses et des délinquants d’hier et d’aujourd’hui. Les Nigériens sauront gré à leur président lorsque celui-ci décide d’appliquer une justice équitable en sévissant indistinctement de la coloration politique des malfrats.
C’est ainsi seulement que le président Issoufou aura l’assentiment du peuple nigérien. C’est cela son propre « fil conducteur » qu’il s’était lui-même tracé toute sa vie à l’opposition et réitéré le jour de son investiture lorsqu’il parlait de l’intérêt général.
Certes, dans cette odyssée, les aléas de la realpolitik ont eu raison, par moments, sur la détermination du président à satisfaire la soif de justice des Nigériens dans un pays où la gestion du pouvoir donne souvent très peu de marge de manœuvre au président élu tant le jeu des alliances est décisif dans le choix et l’orientation de l’action gouvernementale.
Mais, mieux vaut tard que jamais, dit-on. A ce moment très crucial de son mandat, le président Issoufou pourrait revenir à la charge. Il s’agit simplement maintenant de rassurer résolument les Nigériens que lorsque le président de la république déclarait à sa conférence de presse bilan, qu’il traitait la question de la corruption avec « sagesse et patience », il a enfin dégagé les perspectives pour répondre de manière appropriée au cri de cœur du peuple.
Nous pensons que de la même manière que les Nigérians se délectent aujourd’hui des actions de Mahammadu Buhari sur la sanction de la corruption et crimes assimilés, autant les Nigériens se satisferont de déclic du président Issoufou. Certes comparaison n’est pas raison. Le Nigeria n’est pas le Niger. Buhari n’a pas d’alliés encombrants.
Tout de même, le président Issoufou doit procéder à l’auto-motivation en se rappelant qu’il a fait surtout rêver les Nigériens en leur déclarant savoir transformer la réalité au lieu de s’agenouiller.
Et comme précaution, le président Issoufou devrait avoir l’attitude du prophète Mohamed(SAW) qui face à la tentative de corruption de ses partisans sur sa personne, a déclaré qu’il n’hésiterait pas de couper la main du voleur même si c’était sa très bien aimée fille, Fatima. C’est aussi cela la rigueur dans les principes. L’éthique des pères fondateurs du socialisme.