Le Guri système mis en place par le Président Issoufou Mahamadou et ses affidés de tout bord est vraiment pitoyable de vouloir revenir, sur la fin d’un mandat approximatif, à des intentions nobles. Personne, même les plus sceptiques, ne croit plus à la sincérité du régime Issoufou Mahamadou de conduire à son terme une opération de salubrité publique.
Le député Bakari Saidou, Président du groupe parlementaire du MODENFA/ LUMANA AFRICA, un des grands partis de l’opposition nigérienne, est aujourd’hui sous les feux de l’actualité depuis la décision du dernier conseil des ministres demandant au Bureau de l’Assemblée Nationale de lever son immunité parlementaire. Dans quel but ???
Nous le saurons très bientôt car l’actualité n’a pas encore dit son dernier mot. Toujours est-il qu’une telle décision suscite moult interrogations auprès de l’opinion. Et des analyses comme la nôtre valent la peine d’être faites pour éclairer la lanterne du citoyen lambda.
Sur les faits, il faut dire qu’ils remontent à l’ère du tandem Tandja Mamadou-Hama Amadou. Bakari Saidou assurait alors la coordination de la Cellule crise alimentaire, sous tutelle de la primature dirigée par le même Hama Amadou. Une première inspection d’Etat sur la période 2000-2005, aurait rendu un rapport sans tâche pour la gestion de Bakari avant d’être rattrapé, selon les informations livrées par un confrère, par un deuxième rapport du même inspecteur d’état (???!!!) faisant état, cette fois-ci, d’impairs. Certes, nul n’est infaillible, mais, à moins de chercher des poux sur un crâne rasé, il faut se demander à quoi rime tout ce micmac d’inspections menées par la même personne. Une contre-expertise est compréhensible dans le cas où elle est conduite par une personne tierce. Une fois de plus, le Guri système va se faire prendre sur la manière d’agir !
Ecartons d’emblée toute volonté du régime à conduire une opération propre visant la bonne gouvernance et la défense des biens publics. Des affaires rocambolesques de ce genre ont ponctué le mandat du Président Issoufou Mahamadou sans qu’une suite logique ne vienne les sanctionner. A titre d’exemple, rappelons qu’en Avril 2012, huit (08) députés avaient perdu leur immunité parlementaire. Il s’agit de: Albadé Abouba, Amadou Ali Djibo dit Max, Bassirou Ibo, Foukory Ibrahim, Lamido Moumouni Harouna et Halidou Badjé pour l’Opposition politique ARN et les députés Ben Omar Mohamed et Hamani Harouna de la majorité au pouvoir MRN. Depuis lors silence de cimetière. Du moins, les choses ont évolué autrement. En effet, le ‘’bavard’’ Mohamed Ben Omar est rentré dans les rangs tandis qu’Albadé Abouba a cédé face à la politique de concassage des partis de l’opposition. Le malin Zakaï s’est offert l’absolution d’abord en abandonnant son poste de député national pour éviter un scandale ensuite en prenant une carte rose !
Par contre, tout le monde soupçonne le régime d’ouvrir une chasse à la sorcière en prélude aux élections de 2016. Tout calcul fait la MRN ne pèsera pas lourd face à l’opposition. Il faut d’autres stratégies et les stratèges du PNDS s’attèlent à les imaginer. N’ayant jamais abandonné la perspective d’écarter certains leaders de l’opposition de la compétition, ils continuent à manigancer. Pour le cas Hama Amadou, il faut passer par ces proches comme Bakari Saidou car l’affaire des ‘’bébés’’ ne semble pas prospérer dans le sens des calculs des guristes. Du reste, dans le cas Bakari Saidou, c’est d’une pierre deux coups ! On écarte également du chemin du dissident du MNSD-Nassara, Ada Cheffou, qui doit s’en réjouir, un concurrent gênant dans la zone du kourfey.
En attendant la suite, Bakari Saïdou qui a fait ses preuves en tant que politicien aguerri et loyal se trouve à la croisée des chemins. Ou il reste ferme à l’image de tous ses autres camarades qui ont vécu ou vivent les dures réalités d’être à l’opposition. Dans ce cas, il sort grandi ou bien il se débine en suivant les traces d’un Zakaï, alors-là, il se rabaisse gravement. Car avec le guri système, un dissident n’est qu’un instrument. On en use et lorsqu’on en a plus besoin, on le jette ! Mais Bakari tel qu’on le connait ne cédera pas aux menaces pour se réduire à un rôle de dissident.
ADAM