Comme le conseillait Feu Adamou Moumouni Djermakoye, président de l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP-ZAMAN LAHIYA), en politique il ne faut jamais dire «jamais» car des choix qu’on croit être impossibles peuvent être possibles un jour.
Cette leçon de celui que les Nigériens ont surnommé «l’homme du consensus» va-t-elle se traduire en pure vérité dans la grave crise qui secoue la Convention démocratique et sociale (CDS-RAHAMA) depuis 2011 et qui a provoqué la cassure de ce grand parti en deux camps adverses ? En tout cas le singe a tout l’air de ressembler à l’homme car, depuis quelques temps, les partisans de Mahamane Ousmane et de Abdou Labo – les deux hommes qui se disputent impitoyablement la présidence du parti – sont en négociations pour réunifier leur parti. Selon des sources proches de deux camps, un accord est bien possible et le parti CDS-RAHAMA pourrait bien retrouver son unité très bientôt pour mieux préparer sa participation aux prochaines élections. On ne sait pas trop jusqu’où chacun des camps fera de concession à l’autre pour aplanir les graves divergences qui les opposent. Le camp de Mahamane Ousmane sera-t-il prêt à reconnaître le dernier congrès du CDS-RAHAMA tenu à Niamey et à l’issue duquel Abdou Labo a été porté à la présidence du parti ? Au cas même où le camp de Mahamane Ousmane ce congrès, lequel de deux camps acceptera de suivre l’autre dans la majorité au pouvoir ou à l’opposition ? On rappelle que la crise entre Mahamane Ousmane et Abdou Labo avait éclaté à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2011. En sa qualité de président du parti, Mahamane Ousmane avait appelé les militants du CDS-RAHAMA à voter pour le candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA), M. Seïni Oumarou, tandis qu’en tant que vice-président du parti, Abdou Labo, lui, avait porté son choix sur le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), M. Issoufou Mahamadou. A la suite de la victoire de ce dernier face à Seïni Oumarou, Abdou Labo et ses partisans ont été associés à la gestion du pouvoir. Lui Abdou Labo avait d’abord occupé le poste de Ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, ensuite de Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture, avant d’être exclu du gouvernement suite à son arrestation et son emprisonnement dans le cadre de l’affaire dite des bébés importés. Après plusieurs mois de détention à la prison civile de Kollo, il a été mis en liberté provisoire, mais comme tous les autres prévenus dans cette affaire, il reste toujours dans le collimateur de la justice.