La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a validé son calendrier pour les prochaines élections générales de 2016.
Selon un communiqué de la commission qui s’est réunie en plénière, c’est sur la base de deux projets de chronogramme soumis par la sous-commission administrative et juridique, que la proposition du calendrier électoral a été adoptée.
D’après la CENI, les deux propositions de la sous-commission sont les suivantes :
1) Elections locales, Elections Présidentielles 1er tour couplées aux législatives ; élections présidentielles 2ème tour ;
2) Elections Présidentielles 1er tour couplées aux législatives, Elections Présidentielles 2ème tour et Elections Locales.
A l'issue « des débats en plénière qui se sont déroulés dans la sérénité », selon la même source, il a été « décidé par consensus de retenir et de transmettre au gouvernement le chronogramme qui commencera par les élections présidentielles 1er tour couplées aux législatives, suivies du 2ème tour des présidentielles et des élections locales ».
Selon la CENI, ce calendrier a été adopté en « tenant compte des délais constitutionnels liés à l'organisation des élections présidentielles et législatives et au regard de la disponibilité du fichier électoral qui sera transmis à la CENI au meilleur des cas le 31 octobre 2015 ainsi que des défis d'ordre juridique et financier ».
Il ne s’agit, pour le moment, que d’une proposition qui a été soumise au gouvernement, lequel tranchera sur les dates après probablement, la consultation du Conseil national de dialogue politique (CNDP).
Ainsi, donc, d’après la proposition de la CENI, les élections présidentielles 1er tour seront couplées aux législatives, et le 2ème tour des présidentielles aux élections locales.
Les élections devraient se tenir entre le mois de février et mars 2016 et l’un des premiers aspects à retenir de cette proposition, c’est la confirmation du report des élections locales qui vont se tenir après les législatives et présidentielles alors que dans l’ordre des choses, c’est la première échéance qui devrait, en principe, se dérouler en 2015.
C’est d’ailleurs ce point qui risque de provoquer le rejet du calendrier par certains partis politiques notamment de l’opposition. Dans leurs multiples déclarations, les partis membres de l’ARDR ont régulièrement mis en garde le gouvernement contre une inversion du chronogramme de déroulement des élections. Tout dernièrement le Moden Lumana a réitéré la même alerte et dans un entretien qu’il a accordé la semaine dernière à un hebdomadaire de la place, le porte-parole de l’opposition Ousseini Salatou a clairement affirmé que « l’opposition a appris que, pour contourner les dispositions de la loi qui leur imposent d’organiser les élections locales en premier, le PNDS veut manœuvrer au sein de la CENI, pour l’amener à prendre la lourde responsabilité d’imposer à la classe politique un chronogramme».
Le consensuel calendrier de la CENI risque donc de se heurter à la fin de non recevoir de l’opposition à moins que le consensus ne prévale au sein du CNDP pour un nouveau calendrier.
Ce qui est certain, c’est au gouvernement que reviendra le dernier mot, et à ce moment au saura réellement les motivations des uns et des autres car ce report des locales est plein d’enjeux tant pour le pouvoir que l’opposition.