Le patrimoine culturel est défini comme étant l'ensemble des éléments culturels tangibles et intangibles, transmis ou nouvellement créés. Au Niger, le patrimoine culturel national se compose des monuments, des œuvres architecturales, des sculptures ou de peintures monumentales, des éléments ou des structures à caractère archéologique, des inscriptions, des grottes et groupes d'éléments qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science. Les ensembles, que sont les groupes de constructions isolées ou réunies qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, en font également partie.
Les sites que sont les œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique, sont aussi dans le patrimoine culturel.
A ceux là, s'ajoute le patrimoine culturel immatériel. Ce sont des pratiques et représentations, expressions, connaissances ainsi que des savoirs, savoir-faire, instruments, objets, artefacts et lieux qui leur sont associés, et qui sont reconnus par les communautés et les individus comme faisant partie de leur patrimoine culturel.
Selon le directeur du Patrimoine Culturel et des Musées au Ministère de la Culture, des Arts et des Loisirs, M. Danladi Adamou, ce patrimoine culturel riche et diversifié se caractérise principalement par les pièces archéologiques et paléontologiques, l'architecture traditionnelle et moderne, les objets d'art ethnographiques, les archives ainsi que les éléments du patrimoine immatériel (mythes, contes, langues, danses, chansons etc....).
Les résultats des recherches archéologiques, paléontologiques et historiques, entreprises par des missions scientifiques au Niger, ont permis l'identification des éléments de grandes valeurs.
Le directeur du patrimoine culturel souligne que le Niger dispose d'un patrimoine culturel riche et diversifié, entretenu par les groupes ethnolinguistiques qui vivent ensemble et en parfaite symbiose.
En outre, le pays a procédé à la définition d'une politique sectorielle du patrimoine culturel en 2002 et à l'adoption, en 2009, d'une loi d'orientation de la culture où le patrimoine culturel a une place de choix.
M. Danladi Adamou indique, comme autres points forts, l'existence des institutions de recherche, de conservation et de diffusion des éléments du patrimoine. Ces institutions et instruments sont entre autres la Direction Nationale du Patrimoine Culturel; l'Institut de Recherches en Sciences Humaines; le Centre d'Etudes Linguistiques et Historiques par Traditions Orales; le Musée National Boubou Hama ; le Centre des Archives Nationales; les Centres culturels; l'Office de Radio et Télévision du Niger; l'existence d'une liste indicative nationale conforme aux directives de la convention de 1972; la ratification par notre pays de plusieurs conventions et accords internationaux relatifs au patrimoine culturel (conventions de l'UNESCO de 1954, 1970, 1972, 2003, 2005, la charte culturelle africaine etc....) ; et la loi n° 97 022 du 30 juin 1997 et son décret d'application n°97 407 du 10 novembre 1997, relatifs à la protection, la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel national.
Outre l'existence d'une pléthore de mesures pour la protection du patrimoine culturel national, notamment au plan institutionnel, législatif et réglementaire, il existe un projet financé par l'UNESCO. ''C'est un projet qui consiste à renforcer les capacités de notre pays dans la cadre de la sauvegarde du patrimoine culturel. Il met l'accent sur la formation, et sur la réalisation de l'inventaire sur deux sites pilotes, notamment dans la région d'Agadez, et à Boubon dans la région de Tillabéri.
Ce projet va, à terme, renforcer les capacités non seulement des représentants des communautés, mais aussi des techniciens, pour qu'à l'avenir le travail d'inventaire puisse être développé'', a ajouté M. Danladi Adamou.
En outre, le Niger a fait un effort pour inscrire au patrimoine mondial quelques uns de ses précieux sites. ''C'est le cas de la vieille ville d'Agadez qui est inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 2013. C'est également le cas de la pratique et des savoirs liés à l'Inzad. Au titre d'un dossier multinational avec l'Algérie, le Mali, et le Niger, nous avons pu élaborer un dossier et obtenu son inscription au patrimoine mondial en 2013. Enfin, le Niger a pu élaborer et soumettre un dossier sur la parenté à plaisanterie et il a obtenu son inscription au patrimoine mondial en 2014'', a conclu le directeur du Patrimoine Culturel et des Musées.