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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Droit de réponse du Conseiller principal en communication à la Présidence de la République du Niger au site ’’Le Point.fr’’ : Lever l’équivoque sur un certain nombre de points abordés dans l’article
Publié le lundi 27 juillet 2015   |  Le Sahel


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Suite à un article publié, le 22 juillet dernier, sur le site français ''Le Point.fr'', à travers lequel plusieurs sujets concernant le Niger ont été abordés, le Conseiller principal en communication à la Présidence de la République du Niger, M. Idimama Kotoudi, a exercé un droit de réponse qu'il a adressé, le 24 juillet 2015, au Directeur de publication du site ''Le Point.fr''. Il s'agissait simplement, à travers ce droit de réponse, de contribuer à l'expression de la vérité en levant l'équivoque sur un certain nombre de points mainfestement tendancieux. (Lire ci-dessous l'intégralité du droit de réponse).
« Monsieur,
Dans une publication en date du 22 juillet 2015, le site Le Point.fr, évoquant le départ du Niger d'un Ambassadeur de France, porte de graves accusations sur le Président nigérien qui, selon lui, « refuse d'écouter les conseils insistants de ces diplomates» et aurait exigé de Paris le retrait de M. Antoine ANFRE.
Contrairement à vos allégations, et cela est de notoriété publique, le Président Issoufou Mahamadou est à l'écoute constante de tous les diplomates accrédités au Niger ; mais c'est sans doute à eux qu'il appartient de témoigner de cette disponibilité.

Pour ce qui est précisément du départ récent de l'Ambassadeur de France au Niger, notre ministère des Affaires étrangères a publié le 22 juillet 2015 un communiqué pour « apporter un démenti catégorique à l'assertion selon laquelle Monsieur Antoine ANFRE a été expulsé du Niger. Le départ de l'Ambassadeur de France procède d'une décision souveraine des autorités compétentes françaises, lesquelles ont décidé de lui confier de nouvelles missions à Paris. En effet, conformément aux termes de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques, les Etats accréditants gardent la liberté de mouvement de leur personnel diplomatique».
Le Ministère des Affaires étrangères du Niger a aussi indiqué « qu'à aucune des réunions du Cadre de Dialogue Politique qui regroupe aux termes de l'Accord de Cotonou, Article 8, la Ministre des Affaires Etrangères, les Ambassadeurs de l'Union Européenne et la Délégation de l'Union Européenne au Niger, un ambassadeur n'a exprimé des craintes quant aux conditions de préparation et/ou d'organisation des élections générales prévues au Niger en 2016.
Les Ambassadeurs membres du Cadre du Dialogue Politique, ainsi que les autres membres du Corps diplomatique (bilatéraux et multilatéraux) ont toujours salué les bonnes dispositions du Gouvernement à créer les conditions d'organisation par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), d'élections libres et transparentes. Du reste, il y a lieu de rappeler qu'au Niger tout processus électoral fait l'objet d'un consensus de toute la classe politique regroupée au sein du Conseil National de Dialogue Politique(CNDP), gage d'élections crédibles et ouvertes ».


Le Président de la République du Niger, qui a donné des instructions fermes à son gouvernement pour que cela soit, ne peut par conséquent être accusé de ne pas vouloir des élections libres et transparentes. Faut-il peut-être vous le rappeler, le président a déclaré publiquement être fermement attaché à la tenue d'élections honnêtes, crédibles, transparentes, justes et équitables avec la présence d'observateurs nationaux et internationaux indépendants. Son attachement aux valeurs démocratiques et républicaines n'a jamais été démenti.

Vous dites encore dans votre article, pour le moins tendancieux puisque basé sur une seule source (un leader de notre opposition politique), que « M. Hama Amadou, Premier ministre durant neuf ans et président de l'Assemblée nationale, est en exil en France pour avoir décidé de se présenter à la prochaine présidentielle ».
Nous vous rappelons que ce Monsieur, même s'il a quitté la mouvance présidentielle au plus grand regret de ses alliés de l'époque, n'est pas en exil suite à un harcèlement politique. Il s'est volontairement mis dans cette position pour ne pas répondre à une convocation de la justice de son pays dans le cadre de l'instruction d'une affaire n'ayant aucun lien avec la politique. Il a simplement fui la justice de son pays qui le poursuit pour des actes dont la nature est aujourd'hui connue du monde entier.

Vous dites aussi, toujours sous sa dictée, que « le Niger souffre d'une extrême pauvreté et d'une forte corruption ». Puisque c'est vous qui avez rappelé que M. Hama fut Premier ministre pendant neuf ans (en fait de 2000 à 2007) puis Président de l'Assemblée nationale, demandez-lui donc ce qu'il en était à son époque.
Les indicateurs socio-économiques des sept années au cours desquelles il a dirigé le gouvernement, qui sont disponibles, attestent de la mauvaise qualité de la gouvernance qu'il a produite.

A l'inverse, les efforts que nous avons fournis depuis plus de quatre ans dans la mise en œuvre du Programme de Renaissance du Niger ont porté des fruits : les Nigériens ne souffrent plus de la faim et de la soif comme avant, c'est pourquoi la FAO nous a décerné une distinction dès 2012.
Depuis quatre années que le président Issoufou dirige le Niger, les indicateurs sur la lutte contre la corruption et sur les libertés se sont constamment améliorés. En l'occurrence et s'agissant de la corruption, les années les plus mauvaises correspondent exactement à la période au cours de laquelle M. Hama Amadou a dirigé le gouvernement du Niger. Notre gouvernement a mis en place dès son avènement un dispositif de lutte contre la corruption, dont la dernière prise est justement un proche de M. Hama, pour un dossier de détournement d'aide alimentaire de l'ordre de 6,5 milliards de FCFA, commis au moment où le peuple nigérien affrontait une terrible famine. Comme vous le voyez, il est toujours utile de recouper et de vérifier vos informations.

Vous présentez M. Hama Amadou comme le challenger du Président Issoufou en 2016 ; nous vous rappelons simplement qu'aux dernières élections (2011), il était arrivé troisième, avec la moitié des suffrages obtenus par le candidat Issoufou Mahamadou.

Vous dites que « des trafiquants de drogue, deux branches d'Al-Qaida (Aqmi et Mujao) ainsi que Boko Haram se sont établis dans la région », et que le manque de résultats est manifeste. Permettez-nous de ne pas penser comme vous : depuis que Boko Haram a attaqué notre territoire en février dernier, les dispositions prises par notre gouvernement au plan militaire ont permis le contrôle de notre territoire, la contribution à la libération de plusieurs localités au Nigeria, le retour dans leurs familles d'otages de la secte, l'élimination de plusieurs dizaines de terroristes et la saisie de leurs matériels et équipements. Avec la France et les pays riverains du Lac Tchad, nous intensifions les efforts de lutte contre les trafics en tous genres dans la zone du Lac Tchad et du Sahel. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'est érigée en collaboration avec la France la base militaire à laquelle vous faites allusion, et pour laquelle l'Assemblée nationale du Niger n'a nullement requis une consultation comme vous l'affirmez.

Le Niger reste fermement engagé dans la lutte contre Boko Haram et toutes les formes de terrorisme avec ses propres moyens et ceux de la coopération internationale dont il loue et salue les efforts notamment en matière de renseignement et d'appuis logistiques. Les résultats de notre engagement sont visibles et incontestés, sauf de la part de ceux qui, comme Mr Hama Amadou, sont devenus des alliés objectifs de ce groupement terroriste.

Enfin, concernant la surveillance du rédacteur en chef du site MondeAfrique, que vous qualifiez de scandaleuse, les Autorités nigériennes ne s'en sentent ni responsables ni concernées, pour la simple raison qu'elles ne savent pas ce que fait M. Seidik en France ni qui l'emploie. Et de toute façon, il n'est pas dans leurs pratiques et dans leur rôle de mettre sous surveillance des compatriotes, même lorsque ceux-ci adorent s'adonner à la victimisation. Le Niger n'a jamais demandé, ni fait surveiller Mr Seidik Abba. Son travail ou ses prises de positions ne constituent en aucune manière une préoccupation pour le gouvernement nigérien. Au demeurant, en matière de liberté de presse, le Niger est aujourd'hui cité en exemple. Pour preuve, le président Issoufou a été le premier Chef d'Etat au monde à avoir signé la Déclaration de la Montagne de la Table, visant à « abolir les lois sur la diffamation et l'injure publiques en Afrique et replacer la liberté de la presse au cœur des discussions ».
Nous souhaitons que ces informations soient portées à la connaissance de vos lecteurs.
Cordialement.

Idimama Kotoudi"

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