Le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Ider Adamou, a présidé hier, à l’Ecole Nationale de la Police, un atelier de formation des formateurs pour une Police Citoyenne. Financé par la Fondation Hanns Seidel, cet atelier vise essentiellement à créer une confiance entre la Police et la population qu’elle est sensée protéger et en assurer la sécurité. La cérémonie d’ouverture de cet atelier qui durera quatre (4) jours s’est déroulée en présence du représentant régional Afrique de l’Ouest de la Fondation Hanns Seidel M. Ralf Wittek ; du Directeur Général de la Police Nationale, ainsi que de plusieurs directeurs centraux de la Police.
La mission de la Police dans tous les pays du monde ne saurait être accomplie sans une pleine et entière implication de la population qu’elle est sensée protéger. Et pour réussir cette mission délicate, la Police n’a nullement besoin de passer par quatre chemins. En effet, l’instauration de la confiance entre la population et cet appareil de sécurité est incontestablement le passage obligé comme l’a si bien relevé le représentant régional Afrique de l’Ouest de la Fondation Hanns Seidel pour que ce service étatique puisse jouer son rôle.
En ouvrant cet atelier de formation, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Ider Adamou, a souligné que la convention qui lie la Police de notre pays à la Fondation Hanns Seidel depuis le 5 juin 2014 vise la promotion d’une police citoyenne. Cette dernière n’est ni une loi, encore moins une structure. Elle est simplement une nouvelle compréhension de soi-même de la Police se traduisant par plus de proximité au citoyen. C’est justement cette perception que les autorités de la 7ème République ont de la Police. Cette option est d’ailleurs une orientation politique du gouvernement en matière de sécurité. Elle s’est traduite déjà par plusieurs actions concrètes. Il s’agit de l’organisation à Niamey du 1er au 3 octobre 2014 de l’atelier pour l’élaboration des stratégies et mécanismes pour une Police citoyenne ; le séminaire international regroupant des hauts responsables des Polices Nationales du Benin, du Niger, du Togo et du Burkina Faso, ainsi que des acteurs de la société civile tenu à Fada N’Gourma du 29 au 31 octobre 2014 ; l’élaboration des cinq modules de formation pour une Police citoyenne par un groupe restreint des formateurs, du 1er au 31 mars 2015 à Niamey et l’atelier de validation des cinq (5) modules de formation tenu du 21 au 23 juillet à Niamey.
Ces différentes formations, a dit M. Ider Adamou constituent à n’en point douter ’’une étape importante d’élaboration des orientations, des objectifs et de la vision de changement que nous entendons insuffler à la dynamique de renforcement de l’Etat de droit en tant qu’impératif primordial de développement et de bonne gouvernance’’. En s’adressant particulièrement au représentant de la Fondation Hanns Seidel, M. Ider Adamou a rassuré que son département ministériel va user de ses prérogatives pour assurer la sécurité aux citoyens ainsi qu’une reconversion des mentalités des agents de la police, qui seront recherchées autour de certaines vertus que sont l’intégrité, la probité, la conscience professionnelle, le patriotisme, le nationalisme, l’amour du travail, le professionnalisme pour ne citer que celles-là. C’est la raison pour laquelle les modules qui seront enseignés aux participants prennent en compte les matières fondamentales telles que la Police de proximité ; le respect des droits de l’Homme dans les activités de la Police ; le rôle de la Police dans le processus électoral ; la communication et l’accueil du public par les services de Police et la gestion des conflits.
Auparavant, le représentant régional Afrique de l’Ouest de la Fondation Hanns Seidel M. Ralf Wittek a précisé que dans une analyse faite sur les Polices Nationales de ces cinq pays où la fondation intervient, il ressort qu’il y a un manque de confiance entre la Police et la population. C’est pourquoi, les cinq pays à savoir le Bénin ; le Niger; le Burkina Faso ; le Mali et le Togo ont adopté une démarche, une feuille de route, un programme qui a pour objectif ultime de rapprocher les policiers et les citoyens. En effet, le projet de la Fondation Hanns Seidel se déroule dans les cinq pays de la Sous-région, cités antérieurement. Le projet traite d’un sujet qui concerne la sécurité dans ces pays qui ont un potentiel à stabiliser la situation sécuritaire caractérisée par des menaces diverses. La sécurité des personnes et de leurs biens passe par une Police de proximité c’est-a-dire une Police citoyenne. Et pour avoir une Police citoyenne, il faut un changement de comportement et d’attitude de la Police elle-même et de la population. «Le fait de porter un uniforme donne mandat à celui qui le porte d’agir conformément à la loi, mais non un pouvoir en dehors de la loi», a rappelé M. Ralf Wittek.