Il est de plus en plus rare de rencontrer une femme porter un sac, des chaussures ou des bijoux conçus et fabriqués localement par nos artisans. Ce constat est d'autant plus déplorable quand on se réfère au fait qu'il existe à Niamey, des centaines d'artisans formés par le Centre des Métiers du Cuir et d'Arts du Niger (CMCAN), qui a une vocation sous régionale et qui regroupe sept (7) pays dont la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Togo, et le Niger. Il faut aussi noter que ce centre dispose de sa propre boutique, dont la qualité des produits n'a rien à envier, sinon dépasse largement celle des articles importés.
D'après la chef du département Commercialisation et communication du Centre des Métiers du Cuir et d'Arts du Niger (CMCAN), Mme Rabiou Charifatou, la vocation première du centre, est la formation. Et, c'est pour substantiellement augmenter ses recettes que la boutique du centre du CMCAN a été ouverte. Elle précise que la production des divers objets, se fait dans des infrastructures adéquates, avec des équipements et des outils modernes. A cet effet, une tannerie minérale et traditionnelle permet particulièrement de traiter le cuir avec des produits offrant aux articles fabriqués par le CMCAN, une qualité irréprochable, et subséquemment de concurrencer ce qu'on appelle communément du prêt à porter, qui nous provient d'autres pays.
Aussi, Mme Rabiou Charifatou a rappelé que l'expertise de son institution en termes de tannage, est un acquis qui, aujourd'hui donne la possibilité d'offrir des produits finis qui ne dégagent aucune odeur. Elle indique également qu'en dehors des matières premières qui sont bien traités, il faut noter que les artisans du CMCAN ont reçu une formation professionnelle pour être apte à concevoir et créer des produits supérieurs du point de vue artistique. Pour elle, les avantages comparatifs de ces produits sur d'autres, relèvent du savoir-faire des artisans du CMCAN, qu'ils ont reçu un expert tunisien et marocain.
«On retrouve dans notre boutique des produits en cuir, en os et en corne. On propose entre autres dans nos vitrines des sacs et des chaussures pour hommes, et des boucles d'oreilles, des colliers, des bracelets, des barrettes, des chausses pieds et des coupes papiers. Notre défi est de faire consommer aux Nigériens leurs productions locales. Néanmoins, les prix de nos articles sont légèrement plus élevés que les prêts à porter qui se vendent au marché et qui ont une durée d'utilisation largement en deçà de ce que nous proposons. Par ailleurs, j'attire l'attention de nos compatriotes sur les avantages de consommer les produits locaux, et d'encourager nos frères et sœurs» a dit la chef département Commercialisation et communication du CMCAN, qui envisage d'avoir des vitrines d'exposition au niveau des hôtels pour faire valoir notre artisanat auprès des visiteurs étrangers.
En termes de prix, elle dit que pour les sacs par exemple, les prix vont de 12.000 FCFA à plus, car les produits peuvent aussi être crées selon les besoins et les exigences des clients.
Pour sa part, la directrice du Centre, Mme Lawal Amina, explique que l'institution qu'elle gère a d'abord été un projet d'appui à la formation professionnelle et continue et a été créée avec l'appui de la coopération française. «Le secteur de l'artisanat est un secteur clé pour le développement socio-économique de notre pays, d'où la création du CMCAN, et l'attribution de sa gestion à l'Etat du Niger en 2006, par le canal du Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques. Il est aujourd'hui érigé en établissement public à caractère social. C'est maintenant, un centre de formation professionnel pour les maîtres artisans et les apprentis. La vocation principale du centre est d'abord la formation, le perfectionnement et le renforcement de capacité en termes d'appui-conseil et de suivi» a-t-elle précisé.
Selon le communicateur du CMCAN, M. Casiendé Erick, pour la visibilité de ladite institution, un site internet et une page Facebook ont notamment été créés. Il encourage nos institutions et la population à se ravitailler à la boutique pour soutenir le centre et les artisans du Niger.