Le port de la "burka" ou "hijab" (voile intégral porté par les femmes musulmanes) vient d'être interdit dans la région nigérienne de Diffa (extrême sud-est, frontalière du Nigeria), face à la persistance des attentats du groupe terroriste armé Boko Haram.
Selon un communiqué rendu public mercredi sur les médias officiels, cette mesure prise par les autorités régionales vise à renforcer le dispositif sécuritaire mis en place pour contrecarrer les attaques de la secte dans cette zone limitrophe au Nigeria, leur base.
"Cette interdiction sera effective jusqu'à la fin des opérations de lutte contre les terroristes", précise le communiqué du gouverneur de la région, M. Soumana Gaoh.
Depuis près de six mois, le Niger, comme d'autres pays riverains du bassin du lac Tchad, fait face à des attaques meurtrières de Boko Haram à partir de ses positions au Nigeria.
Grace à une offensive de grande envergure, les Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes, appuyées par l'armée tchadienne, ont déstabilisé la secte et réussi à "nettoyer" la zone des terroristes.
Cependant, profitant du retrait des forces de la coalition, début juillet, de certaines localités du Nigeria limitrophes du Niger dont Damasak et Malafatori, d'où la secte islamiste avait été chassée début mars dernier, les éléments de Boko Haram y sont revenus et sèment la terreur, et au-delà, commencent à s'attaquer à certaines villes nigériennes de la zone frontalière, Bosso et Diffa.
Pire, depuis un certain temps, ces attaques de la nébuleuse de Boko Haram sont perpétrées par des kamikazes portant des explosifs, habillés en "burka". Cette décision d'interdiction de port de "hijab" vient s'ajouter au couvre-feu en vigeur dans la région depuis plus d'un an, rappelle-t-on.