Située sur le lit d'un ancien bras du fleuve Niger, la Rive droite de Niamey est une zone en proie aux inondations à chaque saison pluvieuse. On se rappelle encore des images du naufrage de plusieurs quartiers de Harobanda, en 2013. Aujourd'hui encore, dans certains quartiers, comme Banga Bana, Gaweye et Kirkissoye., le déplacement est difficile dans les rues et ruelles aussi bien à pied qu'en voiture ou à moto.
Des tas d'immondices, des caniveaux remplis par des déchets solides, hormis l'existence des flaques d'eau et même des petites mares dans certains quartiers bloquent la circulation en cette période hivernale dans ces quartiers dont la plupart attendent d'être assainis. Pour Marou Hassane, un habitant du quartier Banga Bana, la situation est parfois critique. En effet, selon lui, certains résidents rencontrent d'énormes difficultés pour accéder à leurs maisons. ''Nous rencontrons beaucoup de
difficultés pour sortir et rentrer à l'intérieur de nos maisons. Nos véhicules tombent régulièrement en panne, du fait du mauvais état des routes ou à cause des flaques d'eau d'eau qu'on est obligé de traverser», a-t-il martelé.
Quant à Harouna Moussa, du quartier Gaweye Zoullora, il pense que des efforts doivent être faits par les services municipaux pour entretenir le réseau routier. « Il est vrai que dans notre quartier, récemment, nous avons bénéficié d'un revêtement de la rue en latérite, mais à l'intérieur des ruelles le problème persiste, il n'y a pas de passage», a-t-il dit. Mme Ramou Zakou pense elle que, le problème du passage des eaux de pluie se situe au niveau des chefs de ménage. «Certains propriétaires de maison déposent de l'argile au bon milieu de la rue, qu'ils ne dégagent plus après l'entretien des maisons en banco. La seule erreur de la Mairie, c'est qu'elle ne sanctionne pas les contrevenants. Avant, nous avons chaque fois la visite des agents de contrôle du service d'assainissement de la commune pour vérifier ceux qui ne respectent pas les normes exigées. Aujourd'hui, ce service a disparu, c'est lamentable», regrette-t-elle.
Les conducteurs de taxis sont aussi affectés par cette situation. «Les flaques d'eau contribuent à accélérer l'amortissement des nos voitures. Nous perdons énormément d'argent et cela crée parfois des problèmes entre nous conducteurs et les propriétaires de taxis», explique Doulla, un taximan rencontré au quartier Banga Bana. Même les clients ne sont pas indifférents face à cette situation. «Quand la saison des pluies s'installe, le transport devient une véritable préoccupation pour nous ici à la rive droite. Même avec ton argent, les taximen refusent de te prendre ou alors, ils doublent le prix en faisant comprendre que les voies ne sont pas praticables», a confié Hadiza Morou, une commerçante, résidant au quartier Kirkissoye.
Ces difficultés de déplacement concernent souvent aussi les piétons, obligés de faire de grands détours pour éviter les endroits submergés par les eaux. «Ce qui énerve de plus, certains propriétaires de maison qui placent des barricades sur les petites ruelles. Parfois ils provoquent même la bagarre quand tu essaies de longer leur mur. C'est un véritable problème», dénonce un piéton. Il faut en outre expliquer que, ce problème d'évacuation des eaux aboutit à des inondations. «J'espère que les autorités communales vont prendre les dispositions pour réhabiliter et aménager les voies parce que nous payons des taxes. Nous avons élus les maires pour répondre à nos attentes alors que, ce n'est pas le cas. Même quand il y a des travaux de réhabilitation, elles doivent recruter des entreprises compétentes pour bien faire le travail au lieu de le bâcler», a souhaité Adamou Mamoudou, un habitant du quartier Kirkissoye.
En ce qui concerne le quartier Bangabana, le problème est différent. En effet à chaque saison des pluies, certaines rues de ce quartier peuplé de plus de 2.998 ménages, connaissent un véritable problème d'accessibilité à cause des eaux stagnantes. Selon le chef de quartier, les ruelles qui ont ce genre de problèmes se trouvent dans les secteurs non lotis du quartier. «Les rues se trouvant dans le quartier loti sont praticables et n'ont aucun problème d'accessibilité. Mais celles qui se trouvent à côté de la mare où le lotissement n'est pas définitif sont occupées par les eaux malgré la digue dressée pour freiner l'avancée des eaux de la mare et les risques d'inondation», a-t-il expliqué.
Cependant, M. Soumana Sambo a souligné qu'il y a des perspectives heureuses entreprises par les autorités compétentes pour trouver des solutions aux problèmes. «Nous avons une étude de faisabilité du lotissement du secteur non loti réalisée par un bureau d'étude autorisé par la mairie. Nous disposons aussi d'un plan du quartier, il ne reste qu'à dégager les habitations qui sont sur les rues. Je pense que le seul problème qui bloque la mise en œuvre de ce plan est le manque de financement», a-t-il dit avant de lancer un appel aux autorités pour accélérer les travaux pour le bien être des populations du quartier.
