Un véritable calvaire, pour les usagers, la circulation dans beaucoup de quartiers de Niamey par ces temps de pluies ! En effet, les usagers qui sont obligés d'emprunter certaines voies doivent manœuvrer délicatement, dans des crevasses remplies de flaques d'eau boueuses. Ceux qui n'ont d'autres choix que de vivre dans ces quartiers, où pullulent des flaques d'eau ou mares, doivent vivre, la mort dans l'âme cette situation inconfortable.
Depuis les premières grandes pluies, certains quartiers de la ville de Niamey, sont devenus difficiles d'accès. Un peu comme «des zones rouges», où beaucoup d'usagers évitent de s'y hasarder. Omar et Nafiou, sont des jeunes dont les parents vivent à côté de l'Ecole Eau-Vive dans l'arrondissement communal 2 de Niamey. Une grande mare est visible devant leur maison. Comme tous les habitants des maisons situées de part et d'autre de cette mare, il leur faut faire un grand tour pour aller d'un côté ou d'un autre. «Il n'y a que les grands camions qui traversent ces eaux», prévient Omar.
Tous les usagers qui, pendant la saison sèche empruntaient le passage se retrouvent maintenant bloqué par cette mare et doivent rebrousser chemin pour faire un grand tour afin d'aller à leur destination. « Il faut une pirogue pour aller de l'autre côté », ironise Nafiou, un habitant du coin. « J'ai dû payer 1000 francs CFA, au lieu de 400 francs CFA tout au plus, pour qu'un taxi accepte de me faire la course du quartier ''2ème forage'' au quartier Bobiel, à cause de la difficulté d'accès », se plaint une dame. En effet, certains taximen évitent systématiquement des quartiers réputés pour leur difficulté d'accès.
Une situation similaire que vivent aussi les habitants du quartier Bassora, dans l'arrondissement communal 4 de Niamey, où la plupart des rues sont pleines d'eaux argileuses depuis l'installation de la saison des pluies. Il faut s'armer de courage, et d'une bonne dose de sang-froid, pour oser circuler dans certains quartiers de Niamey.
Si les usagers peuvent éviter les endroits difficiles d'accès, les habitants de ces quartiers, eux, ne peuvent que s'offrir cette opportunité. Il faut se rendre chez soi, et c'est au prix de mille et une gesticulations. Hamidou, un habitant au quartier Bobiel, a dû construire une digue de fortune pour sauver sa boutique située en bordure d'une voie devenue une véritable mare, où seuls quelques téméraires automobilistes plongent. Et à leur passage, les véhicules aspergent les eaux qui se retrouvent dans la boutique ou dans les maisons.
Et pour les habitants du nouveau quartier en germination au nord du quartier SONUCI, la situation est assez critique. Après chaque pluie, il faut parcourir de longues distances au gré de tours et des détours pour trouver la ''sortie'' de cette zone quasi-submersible.
Même spectable qui s'offre pour les habitants du quartier Banizoumbou 2. Pour ces derniers, descendre dans le quartier à partir du Rond-point Baré est un exercice qui relève d'une vraie gageure. L'accès à l'entrée de cette grande voie, est bloqué par les eaux sales qui stagnent. Un peu plus loin, quand on contourne cet endroit après des détours à travers des flaques d'eau, on se retrouve bloqué, à côté de l'école franco arabe Banizoumbou 2 par une étendue d'eau noircie par les saletés. Certains riverains de cet endroit laissent éclater leur colère en parlant de la situation qu'ils vivent. « On vit très mal ici, chaque fois que la saison des pluies arrive », se plaint Alain un habitant du quartier. « Nous avons dû cotiser entre nous pour faire venir un engin de la municipalité afin qu'une petite bretelle nous soit aménagée, pour accéder à nos habitations. Mais la situation est toujours critique», se lamente le jeune homme.
Abdoul-Aziz, un autre habitant du quartier est aussi très amer en parlant de leur calvaire pendant la saison des pluies. « Je n'amène plus ma voiture par là. J'utilise une moto que je laisse à l'entrée de ces eaux. Ça fait longtemps que nous attendons les travaux d'aménagements de cette grande voie. Ces travaux sont annoncés, mais nous attendons impatiemment leur réalisation», fulmine le jeune homme.
Des réactions qui se retrouvent chez les habitants de beaucoup de quartiers de
Niamey, excédés par les récurrents problèmes d'assainissement et d'aménagement des voies, car tout se passe, comme si on oublie les problèmes après chaque saison des pluies.
Mais à qui la faute ? Aux populations qui s'installent dans des zones non aménagées, ou aux autorités qui font ou laissent faire les lotissements et les constructions n'importent où ? Toujours est-il que, la fin totale du calvaire n'est pas pour demain pour les habitants de beaucoup de quartiers de
Niamey, malgré les travaux d'aménagement et de bitumage engagés par l'Etat sur certaines voies. La situation pose le problème complexe des lotissements, et de l'aménagement urbain.