Atelier national de préparation du Projet d’appui à l’agriculture sensible aux risques climatiques : Accroître la productivité et la résilience des systèmes de production à la sécheresse
Le Haut Commissariat à l'Initative 3N (HC3N) avec l'appui technique et financier de la Banque mondiale a organisé, hier matin, au Palais des Congrès de Niamey, un atelier national de préparation du Projet d'appui à l'agriculture sensible aux risques climatiques (PASEC). Cette rencontre vise essentiellement le renforcement de la résilience climatique du secteur agricole au Niger. C'est le Haut Commissaire à l'Initiative 3N, Dr. Wandéba Botorou qui a présidé l'ouverture de cette rencontre de trois jours en présence du Représentant Résident de la Banque mondiale, M. Siaka Bakayoko, du conseiller technique du gouverneur de Niamey, et de plusieurs acteurs intervenants dans le cadre du PASEC.
La rencontre a pour finalité d'appuyer de façon inclusive et totale, la formulation de ce nouveau projet de renforcement de la résilience climatique du secteur agricole dans notre pays, grâce à une prévision initiale de financement de la Banque mondiale d'un montant de 111 millions de dollars pour notamment accroître la productivité et la résilience à la sécheresse des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux au niveau des ménages et des communautés cibles. En ouvrant les travaux, le Haut Commissaire à l'Initiative 3N, Dr. Wandéba Botorou a rappelé que cet atelier de préparation de ce nouveau projet intervient à un moment exceptionnel pour la mise en œuvre de l'initiative 3N. Il coïncide aussi avec la préparation de l'évaluation globale du plan d'investissement 2012-2015 de l'initiative 3N et de son plan d'accélération 2014-2015, la formulation du second plan d'investissement 2016-2020, la poursuite des réflexions sur les reformes profondes nécessaires pour mieux sécuriser l'accès au capital productif et aux facteurs de productions et les investissements dans le secteur de développement rural et de risques agricoles majeurs de plus en plus récurrents.
''En janvier 2013 déjà, avec l'appui de la Banque mondiale, une première analyse des facteurs de risques agricoles au Niger a permis de confirmer et de hiérarchiser les principaux risques que le secteur agricole du Niger connaît qui sont entre autres, les sécheresses récurrentes, les invasions acridiennes, les maladies animales et les inondations'', a-t-il rappelé. Il ajoute que les conséquences du changement climatique au Niger, déjà identifiées également à travers les études menées par le CNEDD sur la vulnérabilité des secteurs agricoles au changement climatique, sont de manière régulière amplifiées par des pratiques sociales et économiques qui expliquent en grande partie les performances limitées dans la réduction significative de l'état de vulnérabilité climatique, environnementale et en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés et de leurs systèmes de production.
Selon Dr. Wandéba Botorou, de cette étude appuyée par la Banque mondiale, un plan d'action pour la gestion des principaux risques agricoles (PAGRA) pour 2014-2023 est élaboré et partagé de façon inclusive en juin 2014. Le PAGRA décennal a retenu des actions multiformes mais opérationnelles au niveau de chacune des solutions majeures proposées dans la prévention, l'attention ou l'adaptation aux risques agricoles ou leurs effets. Le Haut commissaire de préciser que le niveau relativement très élevé des ressources nécessaires à la mise en œuvre du PAGRA et nos capacités nationales réelles à l'opérationnaliser de manière efficace et efficiente ont amené le Gouvernement du Niger et la Banque mondiale, notamment au cours de la mission conjointe d'identification de novembre 2014, à faire un redimensionnement, sous la forme d'un projet réaliste et réalisable à moyen terme, dont la préparation est prévue à travers un financement d'un million de dollars US environ 500 millions de FCFA à travers le fonds additionnel du PRODEX en cours d'exécution.
Auparavant, le Représentant Résident de la Banque mondiale, M. Siaka Bakayoko a estimé que le PASEC confirme l'engagement du Groupe de la Banque mondiale à soutenir le Gouvernement du Niger dans la réalisation des objectifs déclinés dans l'Initiative 3N. ''De façon très concrète, il complétera nos interventions dans le secteur de l'agriculture dans une optique de contribution à l'éradication de l'extrême pauvreté et de promotion de la prospérité partagée, une vision du Groupe de la Banque mondiale partagée par les autorités du pays'', a-t-il précisé. Il a par la suite rappelé cinq messages clés que la Banque mondiale a déjà abordés avec le Niger dans le passé et dont il a estimé qu'il faudrait en tenir compte lors des discussions au cours de cette rencontre.
Il s'agit de concentrer les moyens sur les secteurs clés du développement agricole en se gardant à tout prix de la tentation de saupoudrage, jouer à fond la carte de la complémentarité, entre projets et entre partenaires techniques, bien intégrer dans la conception du Projet les enseignements tirés tant des projets achevés que de ceux toujours en cours d'exécution, identifier les voies et moyens pour mettre à l'échelle les expériences testées avec succès et créer les conditions pour une meilleure diffusion des bonnes pratiques agricoles et enfin programmer les activités et les budgets qui soient réalistes, en tenant compte des capacités réelles de mise en œuvre et des perspectives de décaissement avérées dans le pays.
Dans son mot de bienvenue, le conseiller technique du gouverneur de Niamey a indiqué que cette rencontre vient à point nommé, car elle permettra aux acteurs d'agir contre la dégradation des sols et les inondations. Il a indiqué que le PASEC entre dans le cadre aussi des objectifs poursuivis par le HC3N.