Depuis quelques semaines, il y a eu une accalmie relativement à la rébellion au sein du MNSD conduite par Albadé et consorts. La justice avait mis fin à la cacophonie en déboutant les ?rebelles?, sommés de ne plus parler au nom du parti. Les Nigériens ne demandaient pas mieux pour éviter des affrontements inutiles. On assistait invariablement à des déclarations et à des contredéclarations qui ont fini par pourrir le climat politique.
Pour être logiques avec eux-mêmes, les rebelles auraient dû prendre leur courage dans les deux mains pour comprendre qu’ils ne peuvent sensément se revendiquer d’un MNSD qui a choisi d’être à l’opposition pendant qu’eux ?souverainement?, en contrariant des décisions du parti, ont choisi d’aller au pouvoir pour manger. C’est leur droit et on pouvait le comprendre sous les Tropiques où c’est ?l’aliment? qui dicte bien souvent les choix. La décision qui interdisait à Albadé et à sa clique de parler au nom du MNSD avait jeté du froid dans leur camp et depuis des becs étaient cloués.
Un répit dans la fronde politique… Chacun était dans la voie qu’il s’est choisi. Mais surprise : au lieu de s’atteler à travailler pour le président Issoufou qu’ils pré- tendent vouloir aider à avoir un difficile second mandat, ils ont choisi de se taire comme s’ils ne peuvent pas parler tant que ce n’est pas au nom du MNSD. On pourrait alors comprendre qu’ils avaient une mission particulière. On l’avait déjà soup- çonné. Aujourd’hui les Nigériens ont la preuve… En effet, depuis quelques jours après le jugement en appel, ils sont remis en selle : la justice suspend la décision de justice qui les interdisait à parler au nom du MNSD.
Ils jubilent. Mais les Nigériens eux sont confus. Ils ne comprennent pas. La justice est un terrain complexe, un labyrinthe duquel il n’est que difficile de s’en sortir. On sait souvent comment on y entre, mais on ne sait jamais comment on y sort. Ce n’est pas si simple et ce n’est pas Labo qui dira le contraire. Depuis des jours donc, le désordre peut revenir, Seini et Albadé peuvent contradictoirement animer le MNSD, le premier au nom de l’opposition, le second au nom du pouvoir. C’est une trouvaille nigérienne qu’on peut vendre aux démocraties bananières des Tropiques. Sans doute que de telles choses ne peuvent pas être bonnes pour la démocratie et pour sa stabilité.
Hier, la justice était catégorique : ils sont exclus et ils ne doivent plus agir au nom du MNSD. Aujourd’hui la justice dit qu’ils peuvent parler au nom du MNSD. C’est cela aussi la justice. Mais le peuple lui, ne peut rien comprendre : est-il possible que la justice mette fin, par ses décisions, à ces contradictions et à ces guéguerres inutiles qui sont préjudiciables à notre quiétude. Tant il est vrai que c’est sur elle que tout le monde compte ! Ce n’est donc pas fini pour le MNSD. Le débat revient dans toute son épaisseur.
Guerre d’usure que seules les tenaces peuvent tenir… Seini doit réapprendre à boxer contre ses fantômes, les revenants qu’il retrouve sur son chemin. La politique nigérienne, comme on le voit, est dans l’incertitude…