La bataille juridique qui oppose Le groupe Abade Abouba aux partisans de Seyni Omar vient de connaitre un nouveau rebondissement à la suite du dernier jugement de la Cour d’Appel. Du coup l’interdiction qui avait été au groupe MNSD dirigé par le Ministre d’Etat Albadé Abouba de s’exprimer au nom de cette formation politique est levée.
Autrement dit, en attendant le jugement au fond attendu pour le 7 Septembre, età moins que le présent arrêt soit cassé par une juridiction supérieure, ce sont les partisans de Seyni Omar qui doivent justifier leur appartenance au MNSD Nassara.
Tout le monde l’aurait remarqué, pendant tout le temps que le Tribunal de Première instance de Niamey avait rendu un jugement défavorable à sa formation politique, le Président du MNSD Nassara, Albadé Abouba, était resté imperturbable : nulle déclaration publique de récrimination, nulle incitation de ses innombrables partisans à organiser des manifestations de protestation à Niamey comme à l’intérieur du pays. Au point que certains militants inquiets avaient pensé à l’opportunité de la création d’ un nouveau parti politique !
A l’opposé, ses adversaires politiques du moment, n’avaient eu cesse, leurs leaders en premier, d’entonner des chants de victoire ; alors qu’on était qu’au début d’un processus de contestation.
Un adage bien Africain ne dit-il pas que le « tigre n’a pas besoin de montrer sa tigritude » . Sûr de son bon droit le Président du MNSD a donc fait confiance en la justice de son pays qui vient de réparer un tort manifeste.
De quoi s’agit-il ?
FLASH BACK
Suite à une analyse froide la situation politique nationale, et une concertation des leaders du parti, Le MNSD dans sa totalité avait décidé de soutenir, l’action du Président de la République, Mahamadou Issofou, dans le cadre de la formation d’un gouvernement d’Union Nationale Cette petite entorse à l’alternance politique était rendue nécessaire par le situation de crise sécuritaire aigue que vivait le pays. D’autant que les initiatives de l’Exécutif dans le domaine étaient largement approuvées par l’ensemble des acteurs politiques, toutes tendances confondues. En témoignent les votes consensuels obtenus au sein de l’Assemblée Nationale P dirigée à cette époque par le Président du MODEM FA LUMANA,. Hama Amadou, grand allié du pouvoir !
Selon toute vraisemblance, les prétentions du MNSD d’alors, en termes de partage du pouvoir (Seyni Omar voulait la Primature et de nombreux Ministères clefs) ont été jugés exorbitants aux yeux de ceux qui, au demeurant, ont conquis le pouvoir par les urnes. Fallait-il pour autant rompre des négociations, si tant est que l’on était convaincu de leur bienfondé, notamment de l’urgence de renforcer l’unité nationale face aux forces obscurantistes. Certains militants MNSD, et pas des moindres, ont jugé en leur âme et conscience qu’il fallait mettre l’intérêt nationale au-dessus de considérations somme toute pécuniaires et accepter la main tendue du pouvoir. C’est ainsi qu’Abadé Abouba et les siens prirent la courageuse décision de faire partie du gouvernement d’Union Nationale.
PEUT-ON POUR AUTANT PARLER DE SCISSION DU MNSD ?
En dépit du départ de Hama Amadou et de la création de LOUMANA FA, le MNSD Nassara reste une des toutes premières formations politiques du Niger. Cette constance dans la longévité, s’explique en grande partie par la solidité de ses structures, la qualité des hommes chargés de les animer et la représentativité nationale de ce parti qui a miraculeusement survécu à la Conférence Nationale Souveraine ! Autant dire qu’il y’a des fortes chances que cette crise interne soit à terme rapidement résorbée.
Si comme cela semble se dessiner la justice accorde la légitimité à Albadé et les partisans en raison notamment de leur représentativité nationale plus manifeste, il n’y a pas de raison, avec le concours d’hommes sages comme le Président Tandja Mamadou, que les militants de toutes les tendances, se regroupent derrière Albadé Abouba qui fait montre de manière indiscutable d’une capacité de mobilisation surprenante, d’un sens des responsabilités et d’un leadership remarquables.