Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a proposé jeudi à ses homologues européens de se rendre "dans les prochaines semaines" au Niger, Etat-clé sur la route migratoire vers l'Europe, dans le cadre de la lutte contre l'immigration illégale.
"J'ai encore proposé hier au commissaire (européen pour les migrations Dimitris) Avramopoulos de nous rendre au Niger, en présence de la Commission, avec l'ensemble des ministres de l'Intérieur concernés, pour faire en sorte de mettre en place des centres de maintien et de réadmission qui permettent d'éviter ces flux de migrants", a déclaré M. Cazeneuve.
En mai, la Commission européenne avait annoncé un plan d'action pour l'immigration et l'asile, prévoyant notamment l'ouverture d'ici la fin de l'année d'une structure d'accueil pilote au Niger, où les migrants se feraient une "image réaliste" de leurs chances de succès, et où "des options pour l'aide au retour" leur seraient offertes.
Le ministre français avait peu après annoncé l'ouverture de plusieurs centres d'accueil au Niger afin de dissuader les Africains de poursuivre leur route vers l'Europe en leur proposant des alternatives économiques sur place.
M. Cazeneuve a réaffirmé jeudi l'importance de la mise en place de zones d'attente dites "+hot spots+ qui permettront de distinguer ceux qui relèvent du statut de l'immigration irrégulière de ceux qui relèvent du statut de réfugié en Europe".
Cette mesure vise à ne pas laisser l'Italie seule face à ce problème, a dit le ministre, qui s'exprimait au lendemain de la disparition au large de la Libye de plus de 200 migrants dans le naufrage de l'embarcation qui les menait en Europe.
Le Niger est un Etat-clé sur la route migratoire vers l'Europe, qui voit transiter plus de 60% des candidats ouest-africains à l'exil qui cherchent à gagner l'Italie via la Libye.