Le mercredi 29 juillet dernier, le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a servi de cadre à un point de presse animé par les responsables de cette institution chargée de l’organisation des élections.
Entourés des autres membres du bureau, le président de la CENI, M. Boubé Ibrahim et le vice-président Maître Omar Kadri ont entretenu la presse sur les raisons de l’adoption du chronogramme électoral et certaines questions ayant suscité la polémique ces derniers temps à propos des préparatifs des futures élections. Dans son intervention, M. Boubé Ibrahim a rappelé le processus ayant conduit à l’élaboration et l’adoption du chronogramme électoral ainsi que le budget des élections de 2016. Selon lui, c’est à la plénière du 20 juillet 2015, que ces deux questions ont été adoptées sur la base des propositions des différentes sous-commissions. Il a aussi précisé que c’est toujours au cours de la même plénière que les points relatifs au fichier électoral et au chronogramme ont été examinés puis adoptés sur des bases consensuelles et surtout à la lumière des arguments avancés et défendus par la majorité des membres de la commission.
En effet, a poursuivi, le président Boubé Ibrahim, la plénière s’est vue proposé deux projets de chronogramme sur lesquels elle devait trancher. A l’issue des échanges, la CENI a, de manière consensuelle, opté pour le chronogramme qui prévoit l’organisation du scrutin présidentiel 1er tour couplé aux législatives pour le dimanche 21 février 2016 ; ensuite l’organisation du second tour de la présidentielle pour le 20 mars 2016 et enfin l’organisation des élections locales pour le 9 mai de la même année, soit après l’installation des autorités nouvellement élues. C’est du reste, selon le président de la CENI, un chronogramme en phase avec les exigences tant constitutionnelles que légales quant aux délais légaux contenus dans les lois électorales et le code des marchés publics (pour d’éventuels achats et demandes de prestations et autres services). En outre, le chronogramme adopté prend en compte certaines considérations techniques en lien avec les procédures de mobilisation et de décaissement «de proposer un chronogramme qui n'est, en fait que sa feuille de route». C’est ce qui vient d’être fait avec la transmission de ce chronogramme au gouvernement. Le président de la CENI s’est également exprimé sur le fichier électoral, qui est élaboré par le Comité national du fichier électoral biométrique (CFEB) qui, lui aussi, jouit d’une autonomie dans ce travail, nonobstant l’existence du Comité national dudit fichier qui est une structure de veille. Quant au 1er vice-président, Me Omar Kadri Sanda, il est revenu sur la controverse relative aux mandats des conseils locaux pour rappeler qu’aux termes des dispositions de l’article 166 de la constitution et de la loi 2014-01 du 2 mars 2014, les mandats des conseils locaux courent jusqu’en juin 2016. Il invoque comme argument que ces mandats ont été proclamés par les jugements des tribunaux de grande instance qui indiquent qu’ils «courent à compter de l’installation des conseillers locaux. Or, ceux-ci ont commencé à s'installer à compter du 15 juin 2011». De ce fait organiser des élections locales le 13 décembre 2015 «écourterait le mandat des élus locaux de plus de 5 mois», a-t-il poursuivi-il, avant de s’interroger sur le fait que «la CENI a-t-elle le droit d'écourter le mandat des élus locaux ? Assurément, non !». La question du financement des élections n’a pas été occultée lors de ce point de presse. En effet, apprend-on que «l'Etat a mis à la disposition de la CENI un fonds de démarrage et réglé toutes les instances relativement aux activités du CFEB». Mieux, les partenaires extérieurs du Niger qui devraient financer le budget électoral à hauteur de 50% annoncent la création d’un Projet d'Appui au Cycle Electoral au Niger -2016 à la suite d’une mission de la Division de l'Assistance Electorale des Nations Unies qui a séjourné au Niger du 8 au 18 juillet 2015 sur requête du Gouvernement.
Mise en cause par certains acteurs, l’indépendance de la commission a été rappelée et réaffirme avec force par son premier responsable qui informe l’opinion que «le bureau de la CENI a décidé de sanctionner ceux de ses membres qui ont confondu récemment leur mission au sein de la CENI à leurs activités de représentants de partis politiques, en posant, dans les locaux mêmes de la CENI, des actes de nature à rompre la confiance des parties prenantes». Il a par la suite appelé les partis politiques à éviter de s’immiscer dans les affaires de la commission électorale avant de rassurer ceux qui en doutent encore que «la CENI pour sa part s'engage à tout mettre en œuvre pour conduire, à son terme, le processus électoral actuel, à travers des élections libres, transparentes et démocratiques».