L'opposition nigérienne a rejeté le calendrier de l'élection présidentielle prévue fin février 2016 par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dénonçant une absence de "consensus", a appris dimanche l'AFP.
"L'opposition rejette en bloc un chronogramme retenu sans consensus", a indiqué dans un communiqué l'Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR), la coalition des principaux partis de l'opposition.
L'ARDR affirme que ses délégués qui siègent à la Céni avaient déjà "contesté" une "absence de consensus" sur ce calendrier transmis le 20 juillet au gouvernement.
Le président de la Céni, le magistrat Ibrahim Boubé, avait pourtant annoncé le 29 juillet, que sa Commission a "décidé par consensus" de fixer le premier tour de l'élection présidentielle couplée aux législatives le 21 février 2016.
Un second tour du scrutin est prévu pour le dimanche 20 mars 2016, et les élections locales sont programmées pour le lundi 9 mai 2016.
Au Niger, le scrutin présidentiel est habituellement organisé après les élections locales.
L'opposition a aussi émis "des doutes" sur le déroulement du recensement électoral, accusant le pouvoir d'avoir "très souvent écartés" ses délégués du processus.
Ce recensement a abouti fin juin à l'enrôlement de quelque 7,5 millions d'électeurs pour constituer la liste électorale pour les prochains scrutins.
L'actuel chef de l'Etat, Mahamadou Issoufou, est candidat à un second et dernier mandat.
"Je ne cautionnerai pas l’organisation d’élections truquées", a assuré M. Issoufou à l'occasion du 55ème anniversaire de l'indépendance du Niger dimanche dernier.
Il a promis que "la transparence et l’équité" des élections "généralement observée" au Niger "sera respectée".
Depuis deux ans, les opposants accusent le président Mahamadou Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations, notamment "à coups d'argent" et "de marchés publics", pour assurer sa réélection en 2016.
Mais pour les partisans du président, ces crises sont dues à des "problèmes internes" à ces partis d'opposition.
Mi-janvier, l'opposition avait publié un "livre blanc" dans lequel elle "récusait" notamment la Cour constitutionnelle, qui valide en dernier ressort les candidatures et les résultats des élections, fustigeant son "allégeance" au président nigérien.