Comme dans beaucoup d’autres pays de l’espace CEDEAO, le Niger aussi se prépare à l’organisation des prochaines élections générales prévues en 2016. Le titulaire actuel du fauteuil présidentiel ne l’a pas encore annoncé, mais plusieurs structures proches de son ancien parti (le PNDS-Tarraya) ne font plus de mystère quant à l’éventualité d’une possible candidature du président Issoufou Mahamadou, qui alors rempilerait pour un deuxième mandat à la tête du pays.
Qui plus est, les partisans du président ne manquent pas d’arguments pour séduire à nouveau les électeurs nigériens. Ainsi, ils mettent en avant les nombreuses réalisations du programme dit de la renaissance dont ses projets phares qui sont d’une part les « 3N : Les Nigériens nourrissent les Nigériens », concept assez révélateur pour un pays sahélien comme le Niger et d’autre le concept « Niamey-Gnala », un vaste programme de modernisation de la capitale Niamey qui voit ainsi poussé comme champignon de terre ses tous premiers échangeurs. Bref, la mouvance présidentielle croit mordicus que la renaissance, du nom du programme du président Issoufou Mahamadou a été un rendez-vous heureux pour le Niger qui peut désormais croire en ses réelles chances de progrès.
Grand signe illustratif, l’avènement du rail au Niger, un moyen de transport attendu depuis les lendemains de l’indépendance, l’exploitation du pétrole, les projets d’électrification des villes et campagnes du pays et tant d’autres réussites qui ne sont pour la plus part qu’à leur début et qui mériteraient logiquement d’être conduits à leur terme. Soit de très bonnes raisons pour Issoufou Mahamadou de rempiler. Mais en fait, les promoteurs du grand mouvement politique dit MRN (Mouvance pour la Renaissance du Niger), ne conçoivent pas leur « favori » dans un autre rôle que celui de conduire la barque du Niger à bon port. Ils disent d’ores et déjà avoir pris des dispositions pour lui garantir le vote favorable d’un million d’électeurs nigériens, ce qui garantira au président Issoufou le passage certain et qui fera profiter au Niger de l’économie d’un deuxième tour….
Par contre les adversaires politiques du président Issoufou ne sont pas eux à la joie. Ils accusent notamment le président et ses amis de concassage des partis adverses à l’exemple des grosses pointures comme le MNSD ou encore le Convention Démocratique et Sociale. En fait, ces deux formations politiques ont été forcées de se scinder en deux ailes, l’une favorable au président Issoufou qui entretient tout de même ses « nouvelles recrues » avec quelques fauteuils ministériels et autres strapontins de l’Administration publique.
Même des recours régulièrement faits aux tribunaux de la place par les ailes légitimes de ces deux formations politiques pour un retour de la sérénité dans leur rang, l’on pense que certains ne tranchent que dans le sens des intérêts du régime….Vraiment toute une situation de crise et de zizanie permanente dans les rangs de ces deux principaux partis de l’opposition politique. Du reste même le Moden F.A Lumana de Hama Amadou, ancien président de l’Assemblée nationale et compagnon de première heure du président Issoufou à son arrivée aux affaires n’est pas épargné.
En effet, par une trouvaille dont les mentors du régime de la 7° république sont seuls à maîtriser les ficelles, l’on a collé à Hama Amadou une affaire judiciaire assez sérieuse et lourde de conséquence dite « supposition d’enfants ». Las de vouloir se battre à la régulière et lorsqu’il a senti le sale coup de sa mise à l’écart certaine de la scène politique nationale, l’ex-président de l’Assemblée nationale n’a eu d’autre choix salvateur que celui d’aller se mettre à l’abri d’une procédure judiciaire dont la seule issue immédiate pour lui était son emprisonnement pur et simple.
Et, c’est depuis son exil européen entre la France et la Belgique, que Hama se prépare lui aussi à affronter les prochaines élections présidentielles pour lesquelles plusieurs analystes le donne pour « principal adversaire » du président sortant. Mais en dépit de ce préjugé favorable, il faudra que le futur candidat du Moden F.A Lumana s’en démêle les pieds d’avec d’abord ses déboires judiciaires du moment et aussi qu’il puisse gagner la confiance des autres leaders de l’opposition politique. Autrement, il lui faudra avoir des arguments assez convaincants pour les rallier à sa cause.
D’où cette idée loin d’être saugrenue de l’éventualité d’une candidature unique pour l’opposition au président Issoufou Mahamadou. Un analyste politique proche de l’opposition trouve l’idée absolument porteuse en ces termes : « Le président Issoufou et tout son Etat-major de campagne n’ont jamais calculé avec cette hypothèse. Ils en seront par conséquent complètement surpris. N’est-ce pas déroutant pour eux ? ».
Un peu plus audacieux que les autres leaders des partis de l’opposition ARDR, le promoteur du parti PJD Hakika a même lancé à sa façon cette idée de candidature unique et l’on attend toujours les premiers signaux de cet effet d’annonce. Pas sûr que cette idée plaise à tout le monde dans les rangs de l’opposition, mais celle-ci a-t-elle vraiment d’autres possibilités pour inverser la tendance ?
L’avenir nous édifiera d’avantage !