Dakar - Les mesures d'hygiène imposées dans les écoles
dans le cadre de la lutte contre Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra
Leone ont permis de réduire considérablement les infections parmi les élèves
et les enseignants de ces pays, les plus touchés, a affirmé mercredi l'Unicef.
En raison de l'épidémie, "quelque cinq millions d'enfants ont perdu
plusieurs mois" de cours dans les trois pays, où les écoles ont été fermées
"de juillet 2014 jusqu'aux premiers mois de 2015", a rappelé le Fonds des
Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.
"Aucun cas d'infection d'élève ou d'enseignant n'a été signalé depuis que
les procédures strictes d'hygiène ont été imposées" à la réouverture des
classes, à l'exception du Liberia, où deux écoles ont été décontaminées après
le décès d'un élève en juin, et la contamination d'un autre en juillet, a-t-il
précisé.
Ces procédures, "établies par l'Unicef et ses partenaires, comprennent la
prise des températures des élèves et du personnel enseignant à l'entrée des
écoles" et l'utilisation de stations de lavage des mains dans les
établissements, a-t-il expliqué.
En outre, des millions de savonnettes et du chlore ont été distribués, et
des dizaines de milliers d'enseignants et personnels administratifs ont été
formés pour la mise en oeuvre de ces procédures et pour être en mesure de
fournir un soutien psychosocial, autant de choses ayant nécessité "des mois de
préparation", a-t-il ajouté.
D'après le communiqué, plus de 26.000 écoles dans les trois pays ont été
équipées de dispositifs d'hygiène (12.455 en Guinée, 4.619 au Liberia et 8.995
en Sierra Leone) et près de 109.000 professeurs y ont été formés pour la
prévention.
"Les efforts massifs déployés pour mettre les écoles à l'abri de la
transmission d'Ebola autant que possible semblent avoir payé", s'est réjoui
Geoff Wiffin, représentant de l'Unicef en Sierra Leone, cité dans le
communiqué.
"A l'école, les enfants ont appris à se protéger et à protéger les autres
contre le virus Ebola et ils ont transmis ces messages à leurs parents et à
leurs communautés. Cela a joué un rôle important" dans la lutte contre
l'épidémie, a dit M. Wiffin.
Selon l'Unicef, en raison du succès de ces mesures, la Guinée-Bissau, pays
voisin de la Guinée où aucun cas n'a cependant été déclaré, a commencé à
mettre en place des procédures similaires à titre préventif.
En mai, la vigilance sanitaire avait été renforcée en Guinée-Bissau après
l'annonce de malades d'Ebola dans une région limitrophe, et des humanitaires
avaient alors rapporté qu'au moins l'un des malades avait franchi à plusieurs
reprises la frontière pour entrer en Guinée-Bissau.
L'Unicef préconise le maintien de ces mesures pendant les vacances
scolaires, estimant qu'elles mettraient les enfants à l'abri d'autres maladies
qu'Ebola.
Les écoles devraient rouvrir le 7 septembre au Liberia, le 31 août en
Sierra Leone et après le premier tour de l'élection présidentielle du 11
octobre en Guinée, d'après son communiqué.
"Pendant que nous nous battons pour arriver à zéro cas, nous devons aussi
penser à l'avenir. Des investissements importants sont nécessaires pour
s'assurer que les écoles disposent d'infrastructures de base pour l'eau et
l'assainissement", a expliqué Sheldon Yett, représentant de l'Unicef au
Liberia.
Partie en décembre 2013 du Sud guinéen, l'épidémie d'Ebola en Afrique de
l'Ouest a fait près de 11.300 morts sur près de 28.000 cas, à plus de 99% en
Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, selon l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS).
Durant la dernière semaine de relevé épidémiologique (du 2 au 9 août),
seuls trois nouveaux cas ont été recensés: un en Sierra Leone et deux en
Guinée, d'après le rapport hebdomadaire de l'OMS publié mercredi.