Des médecins de l'hôpital Carlos III à Madrid sont à la veille d'entamer l'avant-dernière phase de tests cliniques d'un vaccin développé pour combattre le virus Ebola, vaccin qui pourrait être disponible d'ici un ou deux ans.
Ce vaccin, développé en commun par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontières (MFS), avec la collaboration de plusieurs pays dont l'Espagne, a été testé avec succès sur des animaux similaires à l'être humain et sur 4.000 volontaires en Guinée.
Il doit maintenant être testé sur des volontaires espagnols, qui ne recevront aucun paiement pour cela si ce n'est la satisfaction de savoir que leurs efforts pourraient aider à sauver des milliers de vies dans l'avenir.
Le docteur Martha Arsuaga, de l'hôpital Carlos III Hospital, a expliqué à Xinhua comment sont menés ces tests ainsi que les particularités du virus Ebola qui pourraient compliquer cette entreprise.
Le vaccin a été créé "en introduisant une protéine de l'Ebola dans un autre virus, ce qui nous a permis d'observer comment étaient produits des anticorps", et "combien de temps après l'introduction du vaccin ils sont produits, et quelle immunité ils apportent".
Il s'agit de la troisième phase d'un développement qui s'est étalé sur les 12 derniers mois, et le Dr. Arsuaga a exprimé sa satisfaction du fait que les chercheurs, travaillant en commun, ont mis si peu de temps à produire un résultat "dont le développement prend généralement 10 ans".
"En moins d'un an, nous avons développé un vaccin qui est très efficace et avec peu d'effets secondaires. C'était un défi et cela a été un succès", a-t-elle dit.
L'Ebola est un virus compliqué à combattre en raison de ses particularités, a déclaré le docteur.
"Il est difficile de produire un vaccin car il y a plusieurs types (d'Ebola) et il est difficile de produire un vaccin qui les combatte tous", a-t-elle dit, expliquant que ce vaccin avait été produit "pour la souche Zaïre de l'Ebola, qui présente la plus forte mortalité et le plus grand nombre de foyers".
Toutefois, "si l'année prochaine nous sommes confrontés à la souche Soudan du virus, il nous restera du travail à faire, de même si la souche Zaïre commence à muter (or il a a déjà muté avec une variation de 80 % depuis le début de l'épidémie), nous devrons modifier le vaccin".
Les prochains essais consisteront à tester le vaccin sur des personnes saines qui n'ont pas été exposées au virus Ebola auparavant. Ces tests permettront de déterminer combien d'anticorps les sujets parviennent à générer après avoir reçu le vaccin, niveaux qui seront ensuite comparés à ceux du plasma de personnes ayant guéri de l'Ebola.
"S'ils ont développé suffisamment d'anticorps, ils seront considérés comme immunisés à la maladie", a déclaré le Dr Arsuaga.
Le docteur a expliqué que le niveau d'anticorps des volontaires serait évalué pendant un an afin de s'assurer que ce niveau se maintient.
Toutefois, elle a également indiqué que la durée d'immunité suivant la vaccination était auparavant estimée à 10 ans, mais que dans le cas de fièvres hémorragiques comme l'Ebola ou la fièvre jaune, on estime maintenant qu'une personne qui a été vaccinée ou infectée et guérie est immunisée à vie.
Le docteur Arsuaga s'est dite optimiste sur le fait que le vaccin serait prêt à être distribué "d'ici un ou deux ans", ajoutant:"s'il y a une nouvelle épidémie d'Ebola, je suis sûre maintenant que nous l'utiliserions".