Dans un contexte marqué actuellement par des tiraillements et une guéguerre interminable entre les deux blocs de l’opposition et de la majorité, Nouhou Arzika, Président du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable (MPCR) et Moustapha Kadi, président du Collectif pour la Défense du Droit à l’Energie (CODDAE) décident de s’unir ensemble pour le «meilleur et pour le pire » en vue de l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes au Niger.
La cérémonie du baptême du feu du cadre dénommé Observatoire Nigérien des Elections Démocratiques (ONED) a eu lieu le dimanche 9 août dernier au siège du MPCR. C’est désormais clair, ces deux fervents défenseurs de la dé- mocratie n’entendent pas laisser libre champ aux politiciens pour ruiner les acquis que le Niger avait jusque-là engrangés dans les diffé- rentes luttes menées par les forces démocratiques. Il est hors de question pour une dislocation de tout cet édifice dont nous avions tous œuvré pour sa réalisation. La tendance qui se dessine actuellement laisse présager un conflit aux conséquences fâcheuses pour la stabilité démocratique du Niger.
Avec les différentes sorties de l’opposition qui récuse tout et la volonté du régime à rempiler pour un second mandat, les choses risquent de se compliquer dans les prochains jours. L’objectif poursuivi à travers ce cadre est d’informer, d’éduquer et de communiquer sur l’encadrement légal des élections et l’exercice du droit de vote, d’appuyer les organisations de gestion des élections dans l’accomplissement de leurs missions, de rechercher les voies et moyens permettant un ancrage durable de la culture démocratique et de la bonne gouvernance démocratique dans notre pays.
Le cadre se propose donc d’avoir un œil attentif dans l’organisation des élections honnêtes, libres, démocratiques et apaisées au Niger. Dans une déclaration qu’ils ont rendue publique à cet effet, les deux mastodontes de la société civile nigérienne ont attiré l’attention des différents acteurs intervenant dans le processus électoral, à savoir le gouvernement, la CENI, les tribunaux de grande instance, les partis politiques, et la population nigé- rienne, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’à leurs collègues de la société civile d’œuvrer chacun en ce qui le concerne à la tenue des élections propres au Niger. Pour eux, le cadre démocratique doit être préservé.
L’observatoire se veut indépendant et impartial, sans aucune pression. Après toutes ces années d’interruption du processus démocratique dans notre pays, il est grand temps que les acteurs de la société civile se mettent ensemble pour défendre la démocratie. Chaque interruption ramène le Niger à la case départ. Pour montrer leur volonté à œuvrer pour la réussite de leur mission les membres fondateurs de l’ONED se disent disposés à «partager cette ambition de réussir l’organisation correcte régulière, transparente, honnête et crédible des consultations électorales au Niger et en Afrique afin de renforcer le cadre dé- mocratique et républicain tout en prévenant les conflits électoraux ».
