Piètres politiciens du Niger, unissez vous ! Ainsi pourrait être le slogan de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR). Jamais opposition politique n’a été aussi minable que sous cette 7ème République. Comme si on est en train d’assister au déclin d’une génération de « conducteurs d’hommes ». Autopsie d’une opposition aux abois !
Ce premier mandat aura été moche pour le Président de la République, Mahamadou Issoufou qui n’a vraiment pas eu à se mesurer avec une opposition de taille. Le contre-pouvoir n’aura véritablement duré qu’une année, que la seule année 2012 où le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) de Seini Oumarou et d’Abouba Albadé avait réussi le coup du contre-bilan de l’an 1 de l’exécution du Programme de la Renaissance.
Puis, après, rien ! Depuis que le camp Albadé a vidé la substance de l’autre MNSD, avec le départ de Wassalké, Hama Zada, Alma Oumarou, Ada Cheffou, Abdou Oumarou, Rabi Hima Yankori et consorts et que le MODEN/H.A, version diminuée est venu se greffer au reliquat de l’ARN (Alliance pour la Réconciliation Nationale), l’opposition est restée sur la défensive.
Ce fut d’abord le départ facile de l’emmerdeur n°1, Hama Amadou en exil. Il a suffi qu’un 26 août 2014, le pouvoir de Niamey lâche exprès la vigilance à la frontière nigéroburkinabée pour que le présumé complice dans l’affaire dite des «bébés importés », prenne le large. Hama Amadou est parti, « L’exilé des bords de la Seine » prendra-t-il enfin son courage à deux mains pour rentrer au bercail et prendre part au combat des « hommes » ? L’ARDR moins Hama Amadou, même pipe, même tabac La descente aux enfers de l’ARDR a commencé avec « Tawèye Baba » par une succession de défaites consécutives à l’Assemblée nationale et devant la Cour Constitutionnelle.
On se souvient de l’émiettement continu de l’opposition parlementaire lors des épreuves des motions de confiance et de censure au gouvernement, de l’adoption des lois des finances, de l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée nationale qui ont vu le vote favorable de plus que la majorité arithmétique. On se souvient également de ces arrêts de la Cour Constitutionnelle qui ont sonné le glas des requêtes mal ficelées et médiocres de l’opposition parlementaire. Après le « retrait momentané » de Hama Amadou de la scène politique nigérienne, on n’a enregistré aucune victoire de l’opposition.
Pourtant, tout a été essayé pour la déstabilisation du régime pris dans l’étau de plusieurs scandales (affaire Eximbank, Prêt congolais, achat du Mont Greboun, etc) et difficilement défendus par le « Boulanger de la Renaissance » (Amadou Boubacar Cissé) adoubé du « Colombo nigérien (Hassoumi Massaoudou) et consorts. De l’épisode Charlie à l’appel à la « Guerre Civile » en passant par l’appel de pied sous-entendu de l’opposition en direction de l’illuminé de la nébuleuse terroriste, Abubakar Shekau, Seini Oumarou et ses amis ont tout tenté. Et, ils ont échoué sur toute la ligne.
Le sabotage des prochaines élections, la dernière carte de l’ARDR Selon un observateur de la scène politique nationale, le message à la nation du 2 août 2015 du Président de la République, Mahamadou Issoufou à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance du Niger a surpris l’ARDR et a précipité le déclenchement de son agenda secret. Plutôt que prévu ! En se prononçant pour des élections libres et transparentes et en prenant l’engagement de veiller personnellement pour la tenue d’élections correctes, le Chef de l’Etat a semé la panique dans le rang de l’ARDR.
Comment le Premier Magistrat du pays sur lequel l’opposition a, deux ans durant, versé toute sa colère et présenté comme un prédateur d’élections transparentes peut-il donner une telle garantie et prendre sur lui un tel défi s’il n’est pas sûr de remporter les prochaines élections ? Comment désormais, au regard d’un tel discours, convaincre l’opinion que Mahamadou Issoufou ne veut pas d’élections libres et propres ? Devant ce qui ressemble à un dilemme, l’opposition n’a rien d’autre à trouver que de jeter l’opprobre et l’anathème sur les institutions et structures chargées de l’organisation des prochaines élections.
Pourtant, elle a été de la partie dans la mise en place du Comité chargé de l’élaboration du Fichier Electoral Biométrique (CFEB) et de la Commission Electorale Nationale Indépendance (CENI), elle a donné son quitus pour le recensement des électeurs, elle a envoyé ses représentants dans toutes les structures locales de préparation des élections. Visiblement, c’est une opposition déboussolée, en déliquescence qui affrontera Issoufou en 2016, si bien évidemment, elle revient de ses propres illusions. L’un dans l’autre, les Nigériens ne doivent pas s’attendre à l’alternance lors du prochain mandat. Pourvu qu’on voie naître à l’occasion du second remake de Zaki, la naissance d’une opposition à la hauteur des enjeux sociopolitiques et économiques du Niger.