Les jeunes constituent un secteur prioritaire pour les autorités, c'est dans ce cadre que plusieurs centres d'activités socio éducatives et culturelles des jeunes ont vu le jour dans les années 2000. La création d'infrastructures pour cette frange de la population est un point de départ pour eux d'affronter des problèmes liés à l'éducation, à la santé, à la culture et à bien d'autres aspects de la vie. Ces centres offrent un cadre où les jeunes peuvent se retrouver pour se former, parler de leurs droits et préparer leur avenir. L'un des exemples les plus évidents de ces lieux de rencontre est le Centre National d'Activités Socio Educatives et Culturelles de Talladjé.
D'après les explications fournies par Mme Mariame Oumar, Directrice du Centre, la structure a été créée en 2001, grâce à un financement du conseil d'administration des loteries nationales des Etats membres du Conseil de l'Entente. Le Centre National d'Activités Socio Educatives et Culturelles de Talladjé est un service social de l'Etat dont le but est de mettre à la disposition des jeunes des informations et des documents fiables, riches et variés. Cette institution fait également la promotion des activités artisanales et artistiques afin d'assurer leurs insertions professionnelles, socio –économiques et culturelles. Depuis 2012, a-t-elle dit, il y'a eu l'introduction de plusieurs activités notamment l'unité d'information et de documentation et l'unité de transformation Agro Alimentaire.
Le centre de Talladjé compte un effectif de 26 agents comprenant quatre cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports, d'un auxiliaire et de vingt bénévoles. Il accueille des jeunes des quartiers Aéroports, Talladjé, Pays Bas, Gamkallé et d'un peu partout. «Les jeunes se disent en manque d'information et de cadre idéal pour se retrouver entre eux. Nous organisons des rencontres avec les membres des différents fadas et clubs. Et à travers cette approche, nous pensons réussir nos activités, nous allons vers ces jeunes et nous les invitons à y assister massivement» précise t- elle.
Les activités du centre tournent généralement autour des conférences débats, des projections de films, des activités culturelles et des thés débats, etc.
L'une des activités importantes de ce centre est l'école de la seconde chance pour laquelle, le centre enregistre une forte affluence des jeunes d'Octobre à juin pendant l'année scolaire. En ce qui concerne le fonctionnement de ce centre, Mme Mariame Oumar révèle, que la structure entretient des relations de partenariat avec des organisations nationales et internationales telles que Suisse contact, la coopération espagnole, Animas Sutura, World vision et des ONG basées en France et en Italie. Il arrive qu'à travers ce partenariat que le personnel effectue souvent des voyages d'études en Italie.
A propos de l'école de la seconde chance, la directrice du centre de Talladjé note que « le personnel enseignant dispense des cours pour des élèves déscolarisés pour qu'ils puissent présenter en qualité de candidats libres aux examens du BEPC. Nous avons eu cent soixante douze (172) élèves déscolarisés qui se sont inscrits cette année. Ils payent chacun 40.000f pour toute l'année ».
Un lieu d'apprentissage en diverses activités L'un des grand partenaires du Centre est le Groupement féminin ''Tunda hinnay'' qui veut dire en Zarma ''se lever tôt''. Le volet dédié à la formation en couture, en broderie, en cuisine et en transformation agro alimentaire est assuré par la vice présidente de ce Groupement féminin. Les femmes de ce groupement forment des jeunes filles et garçons en couture, en broderie et en cuisine. Des séances pratiques en transformation agricole sont souvent organisées, car il existe dans le centre une unité de transformation agricole, c'est un projet appuyé par la coopération espagnole et qui marche bien. La Directrice invite les populations, les autorités à venir voir les activités du centre. ''Ce centre marche bien et a besoin d'être soutenu pour l'intérêt de la population juvénile'' dit Mme Mariame Oumar.
Le foyer féminin est géré par Maimouna Yacouba qui apprend aux jeunes la couture, la broderie. Ici, les jeunes paient quinze milles francs pour toute l'année et après trois ans de formation, ils sortent avec un diplôme. «Nous sommes souvent débordés surtout en cette période de vacances. Dès la première année, ils apprennent à faire des petits trucs surtout les vêtements pour bébés, des dessins de broderies et presque toutes sortes de cuisines etc,. » a dit la gérante du Foyer.
Le responsable de la Bibliothèque M. Hassimou Alakarbo déclare que son service fonctionne presque tous les jours, c'est une bibliothèque publique, fruit du partenariat ente le centre et le réseau de bibliothèque de lecture publique. Elle sert de cadre de lecture, de documentation, des jeux de sociétés pour les enfants et les jeunes. Elle est ouverte du lundi au vendredi durant toute l'année. Les statistiques révèlent qu'au cours du dernier trimestre précisément en avril dernier 837 personnes ont fréquenté la bibliothèque, 613 personnes pour le mois de mai et 459 pour le mois de juin. La bibliothèque dispose de plusieurs ouvrages notamment de littératures africaine et européenne, des manuels scolaires, des romans, des magazines, des journaux. M. Hassimou lance un appel aux jeunes élèves qui veulent réussir de s'intéresser à la lecture. «Ils peuvent venir ici consulter les documents sur place et aussi les emprunter pour une quinzaine de jours tout dépend d'eux » dit-il.
La salle informatique, quant à elle est dirigée par un animateur du centre du nom de Mamane Sani Abdou accueille par jour plus d'une quinzaine de personnes. «Ils viennent de partout et s'intéressent surtout aux logiciels comme Microsoft world, Excel, ils viennent écrire des documents, des exposés, des mémoires etc. D'autres viennent exclusivement naviguer » confie le responsable de la salle informatique précisant celle-ci est dotée de quinze ordinateurs qui sont en permanence occupés.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)