Message du ministre de la Santé publique à l’occasion 13ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle : Sous le thème : Réglementation des tradi-praticiens de santé dans la région africaine
A l'instar des autres pays membres de la région Afrique de l'Organisation Mondiale de la Santé, notre pays célèbre aujourd'hui 31 août 2015, la 13ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle sous le thème «Réglementation des tradi-praticiens de santé dans la région africaine». A la veille de cette journée, le ministre de la Santé Publique, M. Mano Aghali a livré un message dans lequel il a indiqué que le recours à la médecine traditionnelle est une réalité universelle en ce sens que cette médecine a été utilisée depuis toujours et dans tous les pays du monde. Aussi a-t-il dit, l'OMS a estimé, en l'an 2000, que 80% des populations à majorité rurales vivant dans les pays en développement sont tributaires de cette médecine pour leurs besoins en soins de santé.
En livrant son message, le ministre de la Santé Publique, M. Mano Aghali a indiqué que le choix de ce thème «Réglementation des tradi praticiens de santé dans la région africaine », n'est pas un fait de hasard. En effet souligne-t-il ''nos tradi praticiens possèdent des connaissances ancestrales exploitables mais non encore mises en valeur''. Mieux, les tradi praticiens de santé sont perçus comme des personnes ressources capables d'accompagner les patients dans la recherche de solutions à leur maladie selon des références culturelles qui font appel au physique mais aussi et surtout au psychique et au moral, voire au spirituel de la personne malade. Pour lui, c'est cette position socioculturelle du tradipraticien de santé dans la prise en charge des problèmes de santé publique, qui lui confère un rôle incontournable dans le cadre de la prévention et du traitement des maladies auxquelles les sociétés africaines sont confrontées.
Les plus hautes autorités de notre pays ont très vite compris le rôle et la place de la médecine traditionnelle. A cet égard, le Niger s'est résolument engagé dans la promotion de cette médecine à travers le ministère de la santé publique, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de développement sanitaire 2011-2015 dans lequel sont programmées un certain nombre d'actions dont entre autres la réglementation de pratique de la médecine traditionnelle, le renforcement des capacités des tradipraticiens, la mise en place d'un cadre de collaboration avec la médecine conventionnelle, la protection de la propriété intellectuelle ainsi que le renforcement des activités de recherche pour le développement des remèdes traditionnels susceptibles d'être homologués et la stratégie d'intégration de la médecine traditionnelle dans le système des soins de santé dont une de ces actions de mise en œuvre est de renforcer le cadre législatif et réglementaire sur la pratique de la médecine traditionnelle.
M. Mano Aghali a rappelé que dans le cadre de la deuxième décennie 2011-2020 dédiée en 2011 à la médecine traditionnelle l'Union Africaine(UA) et l'OMS/Afro ont été invitées à renforcer le plaidoyer auprès des Etats afin qu'ils engagent des réformes juridiques courageuses devant aboutir à l'introduction judicieuses des savoirs médicaux endogènes au sein des systèmes nationaux de santé. ''La mise en œuvre de ces différentes activités permettra sans nul doute à nos tradi-praticiens de mieux pratiquer cet art et d'améliorer la qualité de leur offre de soins. Et c'est pourquoi nous pensons qu'il serait juste que nous renouvelions notre engagement à promouvoir cette réglementation afin de ne laisser aucune place au charlatanisme'', a-t-il insisté.
Par ailleurs, le ministre de la Santé publique a exprimé le soutien et les remerciements de son département ministériel aux tradi-thérapeutes qui ne cessent de faire valoir notre culture. Il les a exhorté à une franche collaboration et a réitéré un hommage mérité à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) pour les efforts inlassables que ces deux structures ne cessent de déployer en vue de la promotion de la santé au Niger.