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Entretien avec le président de la FENIFOOT, le Colonel Djibrilla Hima Hamidou : «Si on n’a pas d’argent pour emprunter des vols spéciaux, ça sera difficile. Et ça sera la même chose quand on va affronter le Sénégal»
Publié le lundi 31 aout 2015   |  Onep


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© Autre presse par dr
Point de presse du président de la Fédération Nigérienne de Football (FENIFOOT) : Le Colonel Djibrilla Hima Hamidou rend un hommage mérité aux Fadas et aux supporters du Mena


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M. le président, la saison sportive 2014-2015 tire à sa fin avec notamment les dernières journées du championnat national de ligue 1. Quel bilan pouvez-vous tirer du déroulement de cette saison ?


Il faut dire que cette saison qui tire à sa fin a été beaucoup perturbée par les compétitions internationales, notamment la coupe d’Afrique des moins de 17 ans qui s’est tenue au Niger. Dieu merci, on est presque à terme, mais une fois de plus, on a été obligé de décaler les derniers matches de ce championnat suite aux regroupements de l’équipe nationale. En dehors de cela, on pense que les 24ème et 25ème journées finiront à temps, juste après le deuxième match du Mena.

On a connu une saison assez satisfaisante vu l’engagement et l’engouement qu’elle a suscités, et aussi vu l’envie des clubs. On a eu un cas exceptionnel cette année, car la coupe nationale a été enlevée par un club de 2ème division pour la première fois au Niger. Ce qui n’est pas une mauvaise chose. Si cela peut permettre l’émulation des clubs de deuxième division et leur permettre de pouvoir rêver, c’est tant mieux pour notre football.

Quelle lecture faites-vous du récent succès en finale de la coupe nationale, de l’AS Sonidep, un club qui était en 2ème division, contre l’US GN, un club de 1ère division ?


Vous savez, même en France, il ya des clubs de 2ème division ou de CFA qui arrivent en finale de la coupe de France. Je disais que si cela peut permettre de créer de la stimulation, et de faire rêver nos clubs de 2ème division, c’est bien. Mais la réalité est là. Le club de la Sonidep est un club disposant de plus de moyens que certains clubs de 1ère division. Je pense que ce sont ces réalités là qui expliquent en partie ce succès. Car il faut reconnaître que les joueurs qui jouent dans cette équipe ont été recrutés dans les clubs de 1ère division. Donc c’est un club qui a les moyens et le niveau de club de 1ère division. Le résultat de ce club ne me surprend pas pour autant. Cependant, je dis que c’est faisable si les gens y croient.


Au vu de l’engouement que suscite la coupe nationale, les férus du ballon rond se demandent pourquoi est-ce que vous n’organisez pas de manière rotative cette coupe sur les stades de nos différentes régions ?


Ecoutez, c’est très beau tout ça. Mais vous-même, vous vivez le football avec nous, c’est faute de moyens si nous ne parvenons pas encore à le faire. Vous êtes en train de parler de l’extension de la coupe nationale, mais moi je suis très inquiet pour l’avenir même du championnat national. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons perdu notre sponsor principal qui est Orange, et nous n’avons pas encore trouvé un remplaçant. La saison à venir est pour l’instant inquiétante parce que nous ne savons pas comment la faire.
Tout le problème est là. C’est le problème de moyens financiers. C’est comme le championnat de 2ème division qui anime les stades de l’intérieur du pays. Cette année, on a été obligé à cause d’un problème de calendrier, de faire un regroupement. On a besoin de compétitions qui font vivre tous les clubs ; et c’est seule la coupe nationale qui arrive à satisfaire cette préoccupation en permettant aux clubs de 1ère et de 2ème division de croiser le fer. Si on peut disposer de moyens pour étendre cette compétition, ce serait tant mieux.

M. le président, au mois de juin dernier, le Mena a joué et gagné son premier match qualificatif à la CAN 2017 contre l’équipe de Namibie. Quelle est votre appréciation de cette prestation du Onze national ?


Je pense qu’il ya une nouvelle dynamique que le nouvel entraineur a su insuffler à notre Onze national. On a vu le travail technique et mental de préparation qu’il a fait, ainsi que sur le plan physique et technico tactique. Il a insufflé comme je le disais une nouvelle dynamique, et un nouvel élan à cette équipe ; ce qui s’est traduit dès le premier match amical contre le Gabon, par une nouvelle équipe que les Nigériens ont découvert avec un nouveau fond de jeu, de la fraîcheur et du dynamisme.


C’est cela qui a permis aux jeunes de prendre confiance ; le public y a cru, et on a pris le dessus sur la Namibie. Mais il faut reconnaître que ça a été laborieux. Ça n’a pas été facile. On a fait face à une équipe très performante, qui sortait d’une compétition qu’elle a remporté dans sa sous région en Afrique du sud devant 14 pays dont l’Afrique du Sud. Donc il ya encore du travail à faire, et il faut croire à ce que l’on fait, il faut croire que l’équipe a de la valeur ajoutée aujourd’hui et continuer à travailler.


Dans quelques jours le Mena effectuera sa deuxième sortie contre le Burundi sur terrain adverse. Est-ce que vous êtes serein par rapport à ce match là ?


Ça sera très difficile. On est dans une poule où on se disait qu’on a tiré le Sénégal qui est une grosse pointure, et le Burundi et la Namibie. Mais on se rend compte que finalement le Burundi et la Namibie sont peut être les plus teigneux, les plus difficiles à jouer, parce qu’ils développent un football construit sur la base des centres de formation et beaucoup de travail. On revient là encore sur le problème de ressources financières et de moyens. Le Burundi a certes perdu 1 but contre 3 face au Sénégal à Dakar, lors de la 1ère journée, mais ça a été très laborieux, très difficile pour les Sénégalais.
C’est pratiquement à la dernière minute que les Sénégalais ont pris le dessus. Donc il faut se dire que ça sera très difficile la-bas chez eux puisqu’on va jouer en altitude. Et c’est une équipe très performante, très rapide. Le coach l’a vue contre le Mali. Il a étudié son jeu. Il est en train de prendre des dispositions pour ce match. On pense que l’arrivée de Maazou va sûrement contribuer à quelque chose dans ce match à l’extérieur ; et vu le milieu de terrain qu’on a, qui est vif et rapide qui peut facilement coulisser des balles, on peut essayer de faire un holdup up. Nous, on croit à ça.


On se bat pour ça, on pense qu’il faut essayer de faire quelque chose à l’extérieur, au moins gagner un point à l’extérieur. Si on parvient à le faire, les chances seront de notre côté pour pouvoir rêver d’une qualification. Donc on va toujours rêver ; vous vous souvenez qu’on est sorti d’une poule où on avait l’Afrique du Sud et l’Egypte, pourquoi le Sénégal ou un autre pays nous fera-t-il peur ? On va se battre jusqu’au bout.


Après Gernot Rohr, vous avez fait appel à un nouveau sélectionneur pour le Onze national, l’Ivoirien François Zahoui. Est-ce qu’il vous donne satisfaction depuis son arrivée à Niamey ?
Peut-être que beaucoup de gens l’ignorent, en premier lieu c’était François Zahoui que j’avais voulu prendre. On avait fait appel à Zahoui qui avait séjourné une semaine au Niger avec nous. N’eût été la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), qui à l’époque avait refusé de le libérer parce qu’elle a estimé qu’il était encore en contrat avec leurs juniors, c’était avec lui qu’on allait partir. Nous avons vu le travail de Zahoui, nous avons jaugé ses compétences pendant la CAN 2012 au Gabon puisque j’étais commissaire au match pendant cette CAN, et j’ai officié les matches de la Côte d’ivoire. J’ai eu le temps de le voir à l’œuvre, et de voir ce qu’il représente sur le plan africain et mondial. Je rêve de voir des Nigériens qui ont ses compétences et son expertise. Je suis très satisfait du travail qu’il fait et je sais que s’il tient notre sélection pendant deux ans, ça changera beaucoup de chose même au niveau de notre championnat.

Certains cadres du Mena à l’image de Maazou Ouwo ou Lancina Konaté, n’ont pas voulu répondre à votre appel pour le match contre la Namibie. Est-ce que vous pouvez confirmer leur présence au sein de l’équipe qui jouera à Bujumbura début septembre?


Parfaitement ! Sur l’effectif qu’on est en train de regrouper, on pense qu’on aura tout le monde. Maazou sera là, Konaté sera là, Olivier Bonnes sera là, Zakari, Kalala et les autres seront là. On a demandé que tout le monde soit appelé pour que le coach puisse les voir en jeu. Avec les Maazou, il y avait eu des malentendus, et je crois qu’ils ont compris eux-mêmes, et ils se sont excusés. Avant le premier match même, ils ont annoncé qu’ils seront présents au deuxième match. Je pense que ça apportera un plus à l’équipe nationale puisqu’ils ont de l’expérience et du vécu. Maintenant, il faudra qu’ils parviennent à s’intégrer dans le nouveau système de jeu.


Dans le cadre du CHAN 2016, le Niger jouera son match qualificatif en octobre prochain contre le Togo. Quelles sont les chances de qualification de notre pays à ce Championnat d’Afrique des Nations?


Vous faites bien de me poser cette question, cela me permet de revenir sur nos chances de qualification pour la CAN 2017 au Gabon. On va dire que je suis redondant en parlant de problèmes de moyens financiers. Mais c’est bien le cas, puisque la dernière qualification qu’on a ratée, était liée surtout à des problèmes de déplacement. Ce n’est pas à cause de mon absence car l’équipe qui était là a bien travaillé. Ces problèmes de déplacement ont beaucoup influencé le physique et le mental de notre équipe nationale. Et aujourd’hui encore, on risque d’être confronté aux mêmes problèmes.


Avec les compétitions de la coupe du monde, on aura des matches qui vont se chevaucher. Il faut qu’on joue le 9 octobre à Addis Abéba contre la Somalie, et revenir jouer le 13 à Niamey. Vous connaissez les vols ; quel est le vol que nous aurons déjà pour aller jouer le 9 octobre et pouvoir revenir à temps pour jouer le 13 à Niamey ? Si on n’a pas d’argent pour emprunter des vols spéciaux, ça sera difficile. Et ça sera la même chose quand on va affronter le Sénégal. Vous vous souvenez la dernière fois le Cap Vert qui devait jouer contre nous, était arrivé à Niamey avant l’équipe nationale du Niger à cause des problèmes de vols. Il faudra qu’on trouve des solutions à ces problèmes là. Même pour ce déplacement sur Bujumbura, on va arriver fatiguer puisque on arrivera la veille du match.


Si on a un vol spécial, ça simplifiera les choses. J’espère que le C 130 Hercule, ou le Mont Baguezzan va rentrer de révision d’ici là. Voilà le souci qu’on a aujourd’hui. Mais vu la préparation qu’on est en train de faire, et si on arrive à mener cette préparation jusqu’à son terme, on aura des chances de qualification. Je pense qu’on ne doit pas rater ces chances là. Et j’attire l’attention sur le fait qu’on n’a pas suffisamment de matches internationaux faute de moyens. Tous les matches qu’on vient de jouer sont financés et pris en charge par la Fédération Nigérienne de Football. Mais comme on le dit la plus belle fille ne peut offrir que ce qu’elle a. On n’a pas les moyens, il faut que tout les gens le sachent.


On a en charge actuellement l’entraineur national, et tous les matches amicaux internationaux. Ce n’est pas notre rôle contrairement à ce qu’on dit. Ce sont des matches du MENA, ils doivent être pris en charge par l’Etat. J’ai discuté avec certains cadres du ministère en charge des Sports, qui constatent qu’avec ce qu’on a comme potentiel, il suffit qu’on ait suffisamment des matches internationaux pour pouvoir faire une équipe digne de ce nom. Je dis oui, on se rejoint sur cette réflexion, mais il faut trouver les moyens pour ça. Donc il faut qu’on œuvre ensemble pour trouver ces moyens.

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