Par lettre portant la référence N° 2562/MISPD/ACR/SG/DGAPJ/DLP en date du 28 Août 2015, le ministre de l’intérieur Hassoumi Massaoudou a rejeté le dossier de la création du Font patriotique et Républicain (FPR), la nouvelle coalition de l’opposition politique qui a vu le jour le 17 août dernier à Niamey.
Le dossier qui a été soumis aux services du ministère pour une reconnaissance officielle conformément aux lois et règlements en vigueur, a été rejeté pour « vices de forme ». Dans sa lettre, le ministre a invoqué la composition hétéroclite du nouveau front politique qui regroupe en son sein des partis politiques, des syndicats et des ONG…, pour justifier sa décision.
La conséquence directe de cette décision qui a surpris l’opposition, c’est que le FPR est désormais une association politique illégale, une illégalité qui frappe également toutes les activités que le Front entend mener, lesquelles peuvent donc être interdites par les autorités.
Depuis sa création, les dirigeants du FPR ont animé plusieurs manifestations politiques à Niamey notamment une tournée auprès des militants de l’opposition politique des différents quartiers de la capitale.
La décision du ministre Hassoumi Massaoudou n’a pas manqué de provoquer l’ire de l’opposition politique qui a d’ailleurs animé un point de presse dimanche dernier sur la même question.
Au cours de cette sortie médiatique, Mme Bayard Mariama Gamatié, porte-parole du Front et Me Souley Oumarou, le rapporteur général, ont tenu à rappeler au ministre Hassoumi Massaoudou, qu’en 2009 la coalition politique de l’opposition de l’époque, la CFDR, créée entre autres sous l’égide du PNDS TARAYYA, était constituée de partis politiques, de syndicats et d’associations de la société civile.
Le FPR qui a opposé une fin de non recevoir au rejet du ministère de l’Intérieur, entend ainsi passer outre cette décision, ce qui risque d’amplifier la levée de boucliers entre pouvoir et opposition.
Il convient de noter que la décision du ministre Hassoumi Massaoudou intervient alors que le ministère de l’Intérieur s’apprête à faire adopter un projet de code relatif aux associations de la société civile, ce qui est perçu par plusieurs acteurs de cette composante de l’échiquier politique national, comme une tentative du pouvoir de restreindre la liberté d’association garantit par la Constitution.