Séminaire de formation en évaluation des politiques publiques des cadres de l’administration centrale : Améliorer l’efficacité des politiques publiques
Le Haut-Commissaire à la Modernisation de l'Etat, M. Oumarou Saley a donné hier, au Grand Hôtel de Niamey, le coup d'envoi des travaux du séminaire de formation en évaluation des politiques publiques, à l'intention des cadres de l'administration centrale nigérienne. Organisé par le Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) du Sénégal, ce séminaire a été financièrement appuyé par l'UNICEF et le projet ''Center For Learning on Evaluation and Results-Centre de Formation sur l'Evaluation et les Résultats'' (CLEAR) de la Banque mondiale. Le projet CLEAR a pour mission d'aider nos pays à renforcer leurs capacités en matière de suivi-évaluation et en gestion axée sur les résultats de développement. La cérémonie d'ouverture des travaux qui se tiendront du 7 au 11 septembre a notamment enregistré la présence du Secrétaire général du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, les représentants de la Banque mondiale, de l'Union Européenne, du PNUD et de l'UNICEF.
Les différentes allocutions font ressortir que les objectifs de ce séminaire de formation consistent singulièrement à améliorer l'efficacité des politiques publiques en dotant les agents de l'administration centrale nigérienne de compétences spécifiques en planification, suivi et évaluation des politiques et programmes publics.
Ainsi, au terme de la formation, les participants seront en mesure de comprendre les enjeux et défis de la gestion axée sur les résultats de développement et son fonctionnement; de participer à toute activité de planification axée sur les résultats, dont celles relevant de leur fonction; d'expliquer les enjeux techniques et institutionnels d'un système de suivi et évaluation axés sur les résultats en vue de l'intégrer systématiquement dans la mise en œuvre de l'action publique; d'assurer l'implantation et le pilotage d'un système de suivi et évaluation axés sur les résultats dans leur département en se dotant d'outils et de méthodes permettant de choisir des indicateurs de performance et de les renseigner systématiquement; de maîtriser les outils et logiciels dédiés à la collecte, le traitement et l'analyse de données, et à la gestion du processus d'évaluation en contexte de développement ; en plus de fournir à l'autorité de tutelle les informations utiles à la prise de décision.
Dans l'allocution qu'il a prononcée, le Haut-Commissaire à la Modernisation de l'Etat (HCME), M. Oumarou Saley, a indiqué que la volonté du gouvernement d'instituer l'évaluation des politiques publiques a été codifiée et posée comme principe. Ainsi, la loi 2011-11 portant organisation de l'administration civile de l'Etat et déterminant ses modes de fonctionnement stipule en son article 9 que l'administration de l'Etat fonctionne selon les règles de la bonne gouvernance et la gestion axée sur les résultats. De plus, en son article 18, elle pose le principe de l'évaluation de la performance et la productivité des services publics sur la base des politiques et programmes. Enfin, la loi impose le recours au cadre logique des projets et programmes pour assurer la transparence et apprécier la performance dans l'atteinte des résultats.
« Quoi donc de plus de normal pour l'Etat que de rechercher suivant une période donnée de mise en œuvre d'une politique, si les moyens juridiques, administratifs et financiers déployés ont permis de produire les effets attendus et les objectifs assignés » a affirmé le Haut-Commissaire à la Modernisation de l'Etat.
M. Oumarou Saley a aussi indiqué que pour répondre efficacement aux attentes des populations en matière de développement, le gouvernement s'est engagé à améliorer la gouvernance, à travers l'axe l du PDES 2012-2015 qui se résume aux programmes majeurs que sont : l'amélioration de la conception des politiques publiques de développement; le renforcement du leadership national dans la conduite des politiques publiques de développement; et le développement des outils du suivi-évaluation des politiques publiques.
Pour garantir l'efficacité de l'action publique, a-t-il ajouté, les administrations publiques doivent particulièrement se doter de ressources humaines capables d'utiliser des stratégies, méthodes et outils propres à assurer la bonne gouvernance. « L'objectif recherché par le Haut-Commissariat à la Modernisation de l'Etat à travers ce séminaire est de vous sensibiliser pour opérer un changement permettant d'aller progressivement vers l'effectivité de la pratique évaluative, et le développement d'une culture de l'évaluation, voire son institutionnalisation au Niger» a conclu le Haut-Commissaire à la Modernisation de l'Etat,.
Prenant à son tour la parole, le Professeur et Directeur général du Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG), M. Boubacar Baïdari, a indiqué que l'institution dont il dirige relève de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), tandis que sa mission est de contribuer à l'intégration régionale par la formation, la recherche et la consultance en management pour le développement durable de l'Afrique. « L'Afrique fait souvent recourt à l'expertise internationale qui est assez onéreuse et souvent non adapté à nos besoins spécifiques. Cependant, le CESAG s'est positionné en tant que centre d'excellence, centré sur les préoccupations majeures de nos pays. En partenariat avec les entreprises, les administrations, et d'autres organisations, nous concevons et mettons en œuvre des activités, qui contribuent à renforcer l'efficacité des hommes, des structures et à asseoir, le développement économique et social de nos pays. Le CESAG s'est ainsi forgé une reconnaissance internationale tout en s'adaptant au contexte africain» a expliqué M. Boubacar Baïdari. Il a également rappelé que ce séminaire de formation donne suite à un précédent organisé en Août 2014, en collaboration avec la cellule de suivi des actions du gouvernement.
Le gouvernement du Niger a adopté la Politique Nationale de Modernisation de l'Etat (PNME) le 12 juillet 2013, et cette politique s'inscrit dans le cadre du programme de la renaissance, initié par le Président de la République, et de la déclaration de politique générale (DPG) du Premier Ministre. Le 29 mai 2015, il a été élaboré et remis officiellement à SEM le Premier Ministre Brigi Rafini, le plan d'actions quinquennal 2015-2019 de la PNME.