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Interview du Ministre de l’Intérieur, Monsieur Hassoumi Massoudou, au journal français ’’Paris Match’’ : M. Hassoumi Massoudou dément les allégations faisant état d’une manipulation du fichier électoral
Publié le mercredi 9 septembre 2015   |  Le journal Paris Match


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© Autre presse par dr
Le ministre Hassoumi Massoudou


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Dans une interview qu'il a accordée au journal français ''Paris Match'' en date du 7 septembre, le ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Massoudou Hassoumi, s'est prêté aux questions du journaliste sur divers sujets d'actualité tels que certains le conçoivent ici et ailleurs et a apporté des éclaircissements. C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur à répondu à des questions relatives à la préparation du fichier électoral pour les futures élections générales de 2016 et sur lesquelles l'Opposition politique porte des griefs, de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, le dossier Boko Haram ou de l'affaire dite des bébés importés dans laquelle est poursuivie l'ancien président de l'Assemblée nationale Hama Amadou.
Répondant à une question faisant état d'une accusation de l'opposition sur la manipulation du fichier électoral, le ministre Hassoumi Massoudou répond ceci : « Si nous avons constitué de nouvelles listes, c'est à la demande de l'opposition. J'aurais préféré garder l'ancien fichier qui a servi pour les élections de 2011. Nous aurions pu le réactualiser, cela aurait fait gagner du temps. Cela a fait l'objet d'un débat au sein du Conseil national du dialogue politique (CNDP). Le Premier ministre qui préside le CNDP a tranché en faveur de l'opposition. Nous avons donc mis en place un Comité du fichier qui, au-delà des équipes techniques, comprend des représentants de la majorité et de l'opposition. Sur tous les sites où le recensement a eu lieu, deux agents étaient présents, l'un issu de la majorité et l'autre de l'opposition, y compris dans les ambassades pour les Nigériens de l'étranger. Je ne vois pas comment dans ce contexte nous aurions pu manipuler les fichiers. Je rappelle qu'en plus tout ce qui a trait à l'organisation du scrutin est géré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui comme son nom l'indique est une structure indépendante ».

Toujours sur le sujet du fichier électoral, le ministre de l'intérieur a répondu à d'autres accusations portées par deux responsables de deux Associations, en l'occurrence, selon Paris Match, MM. Ali Idrissa et Mahmoud Sagodum. Le premier cité M. Ali Idrissa dit qu' « il y aurait dans certains endroits plus d'électeurs recensés que d'habitants ». « C'est absurde », relève le ministre de la sécurité. En fait, a-t-il expliqué, « Monsieur Idrissa milite pour l'opposition. Il appartient au «Front patriote et républicain» qui n'est pas comme il le prétend une émanation de la société civile, mais un outil politique. Il fait partie de cette opposition qui, faute d'offre politique crédible, n'a eu de cesse depuis trois ans de chercher à soulever la rue pour créer un état insurrectionnel. En l'occurrence, Ali Idrissa confond les chiffres. Il évoque les résultats de la simulation informatique calculée sur la base du recensement de 2012 qui donne le nombre d'électeurs potentiels. C'est un chiffre théorique. Le nombre d'électeurs n'est dans aucun cas supérieur au nombre d'habitants ! ».
Relativement à une question invoquant des critiques faites par M. Mahmoud Sagodum, qui avait parlé d'incohérence des chiffres du fichier dans la région de Tahoua d'où est originaire le Président de la République Issoufou Mahamadou, M. Hassoumi Massoudou a rétorqué que « Tahoua est une région nomade où le recensement est difficile et se fait le plus souvent par voie de témoignages. Auparavant, une seule personne pouvait donner une liste avec autant de noms qu'il le voulait. Aujourd'hui ce n'est plus possible. Nous avons institué une nouvelle règle qui limite le nombre d'électeurs par témoignage à cinq. Voilà pourquoi les chiffres qui ont toujours été gonflés ont été revus à la baisse. ».
Sur une question relative au vote des Nigériens de l'extérieur et dont certains membres de l'Opposition politique auraient dit « qu'on a cherché à faire gonfler le nombre d'électeurs à l'étranger, notamment au Soudan où il aurait pu atteindre sept millions », le ministre de l'Intérieur dit que « c'est un mensonge de plus qui traduit la mauvaise foi et le sens de l'imagination de certains opposants. L'instance indépendante chargée du fichier électoral a comptabilisé 4000 électeurs au Soudan et 3000 en Libye. Ceux qui font partie de l'opposition aujourd'hui oublient qu'ils ont longtemps gouverné le Niger ! En 1993, quand ils ont vu que le parti le mieux représenté à l'étranger était le nôtre, ils se sont battus pour ne par faire voter les Nigériens de l'étranger. Ils ne sont pas les mieux placés pour donner des leçons de démocratie ».
Le journal ''Paris Match'' a également demandé au ministre de l'Intérieur Hassoumi Massoudou, l'objet de la visite au Niger, en juillet dernier, du Sous-secrétaire d'Etat américain, M. Antony Blinken. Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les autorités travaillent avec Antony Blinken sur le dossier Boko Haram. Selon Hassoumi Massoudou, « le Niger a plus de 1000 prisonniers de la secte et les combats se poursuivent dans le Sud du Pays. » Le ministre a ensuite précisé « qu'en juillet dernier, pendant que John Kerry était au Nigéria, il est venu nous voir. Nous préparons une réunion à l'Assemblée générale des Nations unies sur le sujet ».
Sur une question relative à l'affaire de « supposition d'enfant » et dont l'ancien président de l'Assemblée nationale serait impliqué, le ministre de la Sécurité Publique a précisé que le dossier suit son cours normal : « Le tribunal correctionnel va prendre la relève et monsieur Amadou sera jugé. Nous ne sommes pas maître de l'agenda puisque la justice de notre pays fonctionne en parfaite indépendance. Sur cette affaire, elle a d'ailleurs été saisie comme pour une affaire criminelle ordinaire. Nous ne sommes pas intervenus ».
A une question du journaliste de Paris Match qui indiquait au Ministre Massoudou que M. Hama Amadou, en exil à Paris en France, leur a fait part de son intention de revenir au Niger pour la campagne électorale, le l'Intérieur a dit que « s'il revient, il sera arrêté. Ses avocats ont demandé la levée du mandat d'arrêt, ils ne l'ont pas obtenue. »
Issaka Saïdou(onep)
(Source, le journal Paris Match)

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