C’est à travers une déclaration rendue publique hier, 7 septembre 2015 que le Front patriotique républicain, une nouvelle structure formée par les partis de l’opposition et une vingtaine de structures de la société que cette demande a été formulée.
«Le FPR considère que le président Issoufou Mahamadou n’est plus digne de la confiance placée en lui par le peuple», par conséquent, dit la déclaration, il «demande aux groupes parlementaires de l’opposition d’initier instamment et ce, conformément aux dispositions des articles 41 et 142 de la constitution, une procédure de mise en accusation du président de la République pour violation de son serment et pour haute trahison».
Dans le même ordre d’idées, le Front exige la démission immédiate du ministre en charge des finances pour avoir ordonné, à travers un acte administratif, la restitution aux délinquants, des fonds déposés au Trésor national.
Le FPR qui engage également la responsabilité du Premier ministre et le député PNDS, Boukari Zilly dans toutes ces forfaitures, a par ailleurs invité le procureur de la République de se saisir du dossier pour «identifier clairement tous ceux qui sont impliqués dans ces trafics afin qu’ils répondent de leurs forfaitures ».
Cette demande de mise en accusation du président de la République devant la Haute Cour de Justice (juridiction compétente pour juger les hautes personnalités) pour violation de serment et haute trahison, suivie de l’exigence faite au ministre des finances de démissionner de ses fonctions sont la conséquence de la grave décision prise par les autorités du pays de restituer aux trafiquants, les fonds saisis le 20, 22 et 24 août dernier d’un montant d’environ 9 milliards de FCFA par les services des douanes de l’aéroport international de Niamey.
A noter que cette affaire a été portée à la connaissance de l’opinion publique par le Syndicat national des agents des douanes à travers un point de presse qu’il a animé la semaine dernière. A l’occasion, le syndicat a dénoncé l’interventionnisme des autorités dans la gestion de ce dossier pour avoir obligé que les devises saisies soient restituées à ceux qui les transportaient, alors même que ces derniers avaient accepté le principe de transaction avec la douane nigérienne. (Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration)