Dans plusieurs pays de la sous-région ouest africaine, le climat est actuellement dominé par la marche vers les échéances électorales de 2016. Ainsi, chez nous au Niger, tandis que la CENI est à pied d’œuvre pour réunir les conditions d’une bonne organisation des élections générales, les états-majors de certaines formations politiques affûtent leurs armes pour s’engager dans les compétitions électorales.
Non loin de chez nous, au Burkina Faso, l’on se mobilise pour le premier tour du scrutin présidentiel prévu le 11 octobre 2015. Le même jour, à l’autre bout du Djoliba, les différents camps politiques en présence en Guinée Conakry redoublent déjà d’ardeur dans une course sans merci vers le fauteuil présidentiel qui opposera le président sortant, Alpha Condé (RPG) et l’opposant Cellou Dalein Diallo (FDG).
Une semaine après, le 18 octobre 2015, les Centrafricains iront aux urnes dans un scrutin décisif pour remettre le pays sur la voie de la normalité, après une guerre civile d’une rare barbarie qui a fait des milliers de morts depuis 2013. Puis ensuite, à une semaine d’intervalle, en Côte d'Ivoire, les électeurs devront se retrouver, le 25 octobre 2015, devant les bureaux de vote pour le premier tour de la présidentielle. Le même jour (25 octobre), dans la corne de l’Afrique les Tanzaniens auront à faire le même exercice pour élire leur Président.
Comme on le voit, pour le mois d’octobre et pour les autres mois qui suivront, le Continent sera saisi d’un excès de fièvre électorale. Face à cette série d’échéances qui s’annoncent, l’atmosphère est déjà quelque peu crispée. Il y a comme un soupçon d’incertitude qui plane, quand on sait qu’une certaine tradition voudrait qu’en Afrique, les élections soient presque toujours émaillées de contestation, de crise et de violence.
Voilà justement qui justifie toute l’angoisse ressentie aujourd’hui par nombre d’observateurs du jeu politique en Afrique pour qui, cette période électorale qui s’annonce équivaut à un vol au cœur d’une zone de hautes turbulences. Aussi, à l’heure où presque tous ces pays s’acheminent vers les échéances électorales, l’occasion est belle pour rappeler à tous et à chacun que nous devons rompre ce fameux "mythe des élections" dont on s’acharne à couvrir l’Afrique. Nous devons démentir ces allégations qui tendent à prouver que le mot scrutin est synonyme de contestation et de violences préélectorales.
Pour ce faire, il incombe aux acteurs politiques, quelle que soit la situation qui aura à se présenter, de privilégier la négociation pour résoudre leurs différends et autres cas litigieux. Il leur faut faire surtout preuve de plus de responsabilité vis-à-vis du peuple en respectant le verdict des urnes. Car, il est vrai, le rôle de la politique n’est pas de terroriser les enfants du peuple. Au Niger, nous avons bon espoir que tout ira pour le mieux au regard du ferme engagement pris par le Chef de l’Etat de veiller au respect scrupuleux ‘’de la tradition de transparence et d’équité généralement observée dans notre pays en matière électorale’’. Amen !