L’ONU a appelé vendredi à la tenue d’élections "apaisées et crédibles" au Niger pour garantir la "stabilité" du pays, au moment où le climat politique est tendu entre l’opposition et le régime à six mois du scrutin présidentiel.
"Il est impératif de soutenir le processus électoral afin de consolider les acquis dans le domaine de la paix (...) à travers des élections apaisées, crédibles, transparentes et participatives", a affirmé à la presse Mohamed Ibn Chambas, envoyé spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest.
M. Chambas a achevé jeudi une visite de trois jours au Niger et s’est entretenu avec les partis politiques, la société civile, les ONG locales et internationales et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui organise les scrutins en 2016.
Le diplomate onusien a également discuté avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, élu en 2011 et candidat à un second mandat.
M. Chambas a indiqué avoir attiré l’attention de "ses interlocuteurs" sur "l’importance de maintenir la stabilité du Niger" et "tous" sont "désireux d’éviter une crise politique au Niger".
"Le Niger est pris en étau entre les attaques terroristes de Boko Haram au sud, l’instabilité en Libye au nord et la situation précaire à l’ouest à la frontière avec le Mali", a-t-il rappelé.
Malgré "ces menaces", le Niger "demeure un îlot de stabilité, mais cette stabilité est fragile", a-t-il prévenu.
Le climat est tendu depuis deux ans au Niger où les opposants accusent le président Issoufou, au pouvoir depuis 2011, de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection. Pour les partisans du président, ces crises sont dues à des "problèmes internes" à ces partis.
En août, l’opposition a rejeté le calendrier des élections fixé par la Céni, dénonçant une absence de "consensus". Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son "allégeance" au président.
Depuis février, Boko Haram et ses éléments locaux ont perpétré des attaques meurtrières dans la zone de Diffa (sud), frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes. Le pays fait également face à la menace des groupes jihadistes à ses frontières malienne et libyenne.