Dépêché à Niamey par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon pour s’imprégner du niveau des préparatifs des élections générales de 2016, Mohamed Ibn Chambass a multiplié, depuis son arrivée, des rencontres d’échanges avec les plus hautes autorités du pays, les organes chargés de conduire le processus électoral et les différents acteurs politiques tant de l’opposition que de la majorité au pouvoir.
L’objectif visé à travers ces rencontres est d’aplanir les divergences entre les principaux acteurs politiques sur le processus électoral en cours, mais aussi et surtout d’attirer leur attention à «maintenir un climat apaisé pour un processus transparent, crédible et inclusif».
En effet, depuis l’adoption par la Commission nationale électorale indépendante (CENI), organe chargé d’organiser les différents scrutins de 2016, le climat politique s’est davantage détérioré entre l’opposition, la majorité présidentielle et les autorités du pays. Pour les partis politiques de l’opposition, ce chronogramme a été adopté par la CENI en l’absence de tout consensus de la classe politique nationale, avant de dénoncer la corruption de certains acteurs politiques qui ont pris de l’argent pour influencer sur son adoption.
Les partis de l’opposition accusent également le pouvoir d’avoir manipulé les résultats du recensement électoral en rehaussant le nombre d’électeurs dans certaines zones qui lui seraient favorables. Toutes ces pratiques procèdent selon elle, à truquer les élections pour forcer le passage du candidat du pouvoir Issoufou Mahamadou dès le premier tour.
C’est cette situation de méfiance que vivent les partis de l’opposition qui a fini par envenimer le climat politique qui commence à donner des signes d’une probable contestation des futurs résultats qui sortiront des urnes. Ce qui pourrait engendre une crise politique aux conséquences multiples pour le pays et la sous région au vu des défis sécuritaires auxquels font face les pays du Sahel.
C’est pourquoi, l’ONU, consciente du danger que représentent ces élections tant que les divergences ne se sont aplanies, a décidé d’envoyer Ibn Chambass à Niamey pour désamorcer la crise. Aux termes de son séjour, l’envoyé spécialiste de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest s’est dit confiant que cette tension politique va s’apaiser du fait de la disponibilité dont ont fait montre toutes les parties à maintenir un climat apaisé devant permettre au Niger de consolider son processus démocratique.
Gageons que les différents acteurs vont jouer chacun en ce qui le concerne, sa partition, pour éviter au Niger de sombrer.