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‘’Le droit chemin’’ : Le cinéaste Harouna Coulibaly s’insurge contre l’incivisme fiscal des africains
Publié le samedi 28 septembre 2013   |  Le Sahel




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L’écrivain et cinéaste nigérien Harouna Coulibaly a enfin bouclé la réalisation de son dernier film ‘’Le droit chemin’’. Ce film était attendu depuis la publication du premier ouvrage de l’écrivain. En effet, depuis “Le Devoir” paru en 1995 et le saut effectué dans le monde du 7ème art à travers plusieurs films, on s’attendait à ce que Harouna Coulibaly développe un scénario de sensibilisation autour de l’incivisme fiscal des africains. Produit par Kitary Films et la Direction générale des impôts (DGI), le film met en vedette des acteurs nigériens et de la sous-région. Parmi ces derniers, Yazi Dogo et Idi Sarki du Niger, Gabriel Magma Konaté du Mali, Aï Yara Keita et Mahamadou Tiendrébéogo dit Soukey du Burkina Faso et Rokhaya Niang du Sénégal.

‘’Le droit chemin’’, c’est d’abord l’histoire d’El Hadj Chagaly, un riche commerçant qui aime dépenser dans les bars et s’investir dans les activités de débauche. Il utilise tous les moyens possibles pour ne pas payer ses impôts. Ensuite ‘’Le droit chemin’’, c’est aussi l’illustration de la corruption et du manque de scrupule de certains agents des impôts qui ne passent pas par quatre chemins pour se remplir les poches au détriment de l’Etat. A la question de savoir pourquoi cette obsession sur la fiscalité, Harouna Coulibaly répondra qu’il est d’abord fiscaliste de formation, et que l’artiste est toujours inspiré par le milieu où il évolue. ‘’Ensuite, parce que la lutte contre l’incivisme fiscal est un combat de longue haleine qui passe nécessairement par l’information, la communication et la sensibilisation jusqu’à ce que l’impôt soit compris, admis et accepté par tous les citoyens. Je mène ce combat depuis 1990 à travers des articles de réflexions parus dans nos journaux Sahel Dimanche, Haské, Tribune du Peuple, etc. Ma seule ambition, c’est de sensibiliser les contribuables à payer régulièrement leurs impôts en vue d’accroitre les recettes fiscales de l’Etat, d’autant plus que l’aide internationale sur laquelle nos citoyens semblent trop compter n’est que l’impôt payé par d’autres contribuables sous d’autres cieux’’, a-t-il ajouté. Evoquant la corruption, il estime qu’aussi grande que soit la montagne de la corruption, elle diminue à chaque coup de pioche de sensibilisation. Autrement dit, a-t-il indiqué, on en viendra à bout tôt ou tard. ‘’Il faut s’armer de courage, de volonté et de patience. Il importe aussi, comme j’ai l’habitude de le dire, de résoudre cette équation: comment mettre les agents de l’Etat à l’abri du besoin? On ne peut pas laisser les fonctionnaires de l’Etat avec un salaire dérisoire, végéter dans une misère ambiante et un empire de besoins qui s’étale à cause de la cherté de la vie, et escompter que cet état de fait, peuplé de paradoxes, ne conduira pas à la corruption. Les agents de l’Etat sont corrompus parce qu’ils sont affamés. Face au train de vie actuel, il faut les mettre à l’abri des besoins, autrement dit, multiplier leurs salaires par dix si possible, et vous verrez si la corruption ne va pas reculer. Quand le ventre a faim la morale agonise, a soutenu le réalisateur du film.

Du point de vue du contenu et de la prouesse technique, ce film mérite d’être vu partout dans notre pays et même au-delà. Harouna Coulibaly est l’auteur de plusieurs œuvres parmi lesquels “ Le Devoir” paru en 1995. Actuellement, une de ses nouvelles, ‘’Sacrée Ouagalaise’’ est publiée dans les colonnes du Sahel Dimanche. Son premier film “Wadjibi” a été tourné en 1996. Ensuite viendront les films ‘’Awa, le prix d’une erreur’’, tourné à Bamako en 2000 ; ‘’Les architectes du verbe’’ tourné à Dakar; et ‘’L’île de Gorée’’, réalisé en 2002 ; ‘’Un rendez-vous humanitaire’’, coréalisé avec deux cinéastes françaises à Ouagadougou; ‘’Ziga’’ tourné au Burkina Faso en 2007 ; et enfin ‘’L’étoile filante du cinéma nigérien’’, un film en post production sur Oumarou Ganda.

M. S. Abandé Moctar

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