Un audit des mines d’uranium exploitées au Niger par le groupe Areva a été ordonné par le gouvernement nigérien qui serait sur le point de conclure un nouveau contrat avec le géant français du nucléaire. Cette annonce a été faite à l’Agence Reuters par le Ministre d’Etat nigérien en charge des Mines et du développement industriel, Omar Hamidou Tchiana. Par cet audit, le Niger qui « respecte Areva comme partenaire stratégique », selon les termes du Ministre, entend conclure avec ce groupe « un partenariat équilibré», profitable à toutes les parties. Une manière aussi pour le Niger d’affirmer sa souveraineté sur les industries extractives, longtemps remise en cause par l’autre partie au moment de conclure les accords. En plus, malgré tous les bénéfices tirés de cette exploitation par le partenaire « stratégique », le peuple nigérien lui, ne profite aucunement pas des retombées de cette activité minière. Après plus de quarante ans d’exploitation d’uranium nigérien par le groupe français Areva, les recettes tirées de cette exploitation, selon toujours le Ministre Tchiana, « ne contribue qu’à hauteur de 5% au budget national ». Ce qui est inadmissible quand on sait que l’uranium nigérien contribue beaucoup au développement de la France au moment où la population nigérienne à qui, appartient ces ressources naturelles, continue à lutter encore contre la pauvreté. En outre, depuis que Areva a installé ses sociétés (Cominak et Somaïr) dans la région d’Agadez, aucun investissement de taille au profit des populations n’a été réalisé. Pire, à Arlit, ville par excellence de cette exploitation minière, les populations manquent cruellement d’eau potable et l’appui aux secteurs sociaux de base, tels l’éducation et la santé reste à désirer. A cela, s’ajoute le risque de contamination radioactive sur la population et leur environnement. C’est à toute cette situation que le gouvernement nigérien entend y apporter des solutions à travers l’audit annoncé de l’exploitation minière au Niger par Areva. Mais reste à savoir si les autorités nigériennes auront le courage politique de mener un tel audit, lui qui n’a pas pu contraindre ce même groupe à respecter le délai contractuel de la mise en service du gigantesque gisement d’Imouraren qui constitue un espoir de développement pour l’ensemble du peuple nigérien.
