Le président du Conseil de ville de Niamey pourrait bien faire l’objet d’une motion de défiance. Relative stabilité comparée à la situation après 2004 où les maires se sont mis à valser aux grès des motions, depuis les élections de 2011, les présidents des conseils municipaux se sont bien maintenus.
Toutefois, ce climat d’accalmie pourrait bien basculer pour le maire centrale de Niamey Oumarou Dogary. Lundi 23 Septembre 2013, ce sont 16 élus municipaux de la ville de Niamey qui ont introduit une motion de défiance contre Dogary. Les élus de Niamey reprochent au maire centrale des faiblesses dans la gestion, notamment le non respect de l’affectation des 45% des ressource municipales à l’investissement, la politique d’opacité perceptible dans une récente opération de vente aux enchères du matériel de la municipalité et aussi de sérieuses lacunes du maire Oumarou Dogary à doter la capitale d’un plan de développement bien défini. Dans le paquet des signataires de la motion on compte aussi bien des élus de sa majorité, PNDS et Lumana que ceux de l’opposition MNSD. Mardi 24 septembre, les élus de Niamey avaient déjà tenu leur première réunion sur la question.
Il s’agit pour l’instant d’examiner la recevabilité de la procédure et éventuellement décider du calendrier de la plénière du conseil pour les débats et le vote de la première motion de défiance à laquelle le président du conseil de ville de Niamey Oumarou Dogary, cadre du parti Lu mana, va faire face. Le conseil régional de la ville de Niamey va connaître une ambiance un peu particulière avec l’examen très bientôt d’une motion de défiance déposée par un groupe de 16 élus municipaux, soit un peu plus du 1/3 nécessaire conformément à la procédure sur les 45 élus que compte le conseil de ville de la capitale et où Lumana le parti de Oumarou Dogary dispose de 19 conseillers. Ce sont des conseillers issus de différents bords politiques qui soutiennent le dépôt de cette motion. On cite notamment des élus du PNDS, de l’ANDP et même de sa propre formation politique le MODEN LUMANA.
Le torchon brulait depuis longtemps entre le président de conseil et les élus qui lui reprochaient une gestion particulièrement désastreuse des affaires de la municipalité. Dans les milieux des élus locaux de la capitale on parle des sommes d’argents importantes consommées dans des marchés publics attribués dans des circonstances controversées et d’autres montants de ressources financières dépensées sur lesquelles les conseillers de la ville de Niamey attendent encore de claires explications. Il faut dire que la mairie de Niamey a contracté récemment d’importants paquets de dettes auprès des banques estimées à plusieurs milliards de francs CFA et qui devaient servir à financer l’acquisition des équipements d’assainissement de la capitale. Les conditions de la signature de ces emprunts ainsi que la nature des hypothèques restent encore sources de beaucoup d’interrogations au sein du conseil de la ville ainsi que la procédure de passation des marchés pour l’achat d’équipement lourds notamment les camions et autre engins et dont le marché a été obtenu par le très controversé opérateur économique LUMANA Zakou Djibo dit Zakai qui a ainsi raflé une commande de plusieurs milliards de francs.
Dans quelles conditions ces opérations se sont-t-elles effectuées ? Y aurait des recours à des procédures par entente ou du gré à gré dans un si important marché qui devait nécessiter un dossier d’appel d’offre ouvert ? Toutes ces questions seront peutêtre remises sur le tapis au cours des débat sur l’examen de la motion de défiance. Toujours est-il qu’au lendemain de la passation du marché, le conseiller municipal LUMANA Gérard Delanne président de la commission des marchés de la ville de Niamey va démissionner de ses fonctions, sans qu’on ne sache très précisément si sa démission a un lien avec le marché remporté par Zakou Djibo. La motion de défiance courait depuis longtemps contre Dogary mais avait été différée à plusieurs reprises, indiquent certaines sources bien renseignées sur les affaires de la ville de Niamey.
Mais il faut dire toutefois qu’elle intervient dans un contexte particulier marqué par des tensions politiques entre les deux grands partis de la majorité MRN, le PNDS et le MODEN LUMANA qui a annoncé son retrait de l’alliance au cours du mois d’août dernier. Et depuis cette décision de retrait, le parti est ébranlé par une profonde crise qui oppose les partisans du maintien de LUMANA au sein de la MRN autour de Secrétaire général du parti Ladan Tchiana, du 1er vice-président Salah Habi plus d’autres personnalités du parti et les adversaires de tout retour de LUMANA sous la houlette de Hama Amadou, président du parti et actuellement président de l’Assemblée nationale dans le cadre de la redistribution des rôles entre chefs des partis de l’alliancs, et sur qui planent aussi des menaces d’une motion de défiance qui contrairement à son protégé à la ville de Niamey Oumarou Dogary serait en lien direct avec la nouvelle politique. Pour avoir une chance de passer, la motion introduite contre Dogary doit recueillir le vote des ¾ des élus de la ville de Niamey au nombre de 45.
Soit un chiffre arrondi de 34 votes favorables à rechercher principalement parmi les élus PNDS, ANDP et aussi une frange du MNSD et même dans son parti ou il ne fait pas l’unanimité et où sa gestion est suffisamment décriée. Le MODEN LUMANA et le PNDS comptent respectivement 19 et 13 élus sur les 45 de la ville de Niamey, les autres 13 sièges se repartissent entre le MNSD suffisamment bien placé à Niamey, l’ANDP et d’autres petites formations politiques dont l’apport pourrait être décisif compte tenu de la délicatesse de la manoeuvre pour les signataires afin de faire aboutir la motion et Oumarou Dogary pour sauver son poste.